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Pourparlers Russo-Américains : La Sécurité Européenne en Jeu, l’Ukraine Écartée

Négociations décisives entre Russie et USA sur l'Ukraine à Ryad, sans l'Europe ni Kiev. Poutine veut repenser la sécurité européenne, Zelensky s'oppose à tout accord en son absence. Vers un nouveau rapport de forces ?

C’est un tournant géopolitique majeur qui se joue actuellement à Ryad, en Arabie Saoudite. Pour la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine il y a plus d’un an, de hauts responsables russes et américains se retrouvent autour d’une même table pour des pourparlers cruciaux. Mais deux acteurs clés manquent à l’appel : l’Europe et l’Ukraine elle-même.

Le Kremlin pose ses conditions

Moscou a d’emblée placé la barre très haut. Pour la Russie, impossible de discuter d’un règlement du conflit ukrainien sans aborder la question plus large de la sécurité sur le continent européen. Le Kremlin réclame ainsi de longue date un retrait des forces de l’Otan d’Europe orientale, y voyant une menace existentielle pour la Russie. Cet argument avait d’ailleurs été brandi pour justifier l’invasion de l’Ukraine en février 2022.

Washington en position de force

Côté américain, le ton a changé depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump. Son administration s’est montrée très critique envers les alliés européens et nettement moins encline à soutenir l’Ukraine que sous la présidence Biden. La main tendue de Trump à Poutine la semaine dernière, lors d’un appel téléphonique, a fait voler en éclats l’unité occidentale et la stratégie d’isolement visant le maître du Kremlin.

Un règlement viable en Ukraine est impossible sans un examen global des questions de sécurité.

Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin

L’Europe et l’Ukraine mises à l’écart

Cette rencontre au sommet marque donc un revers cinglant pour les Européens. D’après des sources diplomatiques, la Russie aurait catégoriquement refusé leur participation, les accusant de vouloir la poursuite de la guerre. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, lui, affirme n’avoir même pas été informé de la tenue de ces pourparlers. Il martèle qu’aucun accord conclu en l’absence de l’Ukraine ne sera reconnu.

Vers une normalisation des relations russo-américaines ?

Au-delà de l’Ukraine, c’est bien un réchauffement global des relations entre Washington et Moscou qui est sur la table. Le conflit a mis en sommeil de nombreux dossiers sur lesquels les deux puissances coopéraient avant l’invasion russe : désarmement nucléaire, contrôle des armements conventionnels en Europe, dossier nucléaire iranien… A terme, un sommet Trump-Poutine, peut-être même en Arabie Saoudite, pourrait concrétiser ce rapprochement.

Une normalisation qui passerait aussi par la levée des lourdes sanctions économiques imposées à la Russie. Sur ce volet, le Kremlin s’attend à « des progrès rapides », d’ici deux à trois mois.

Un nouveau rapport de forces

Ces négociations russo-américaines, si elles aboutissent, risquent donc de rebattre les cartes géopolitiques en profondeur, instaurant un rapport de forces inédit depuis la guerre froide. L’Europe, affaiblie et divisée, semble la grande perdante de cette partie d’échecs qui se joue sans elle. Quant à l’Ukraine, elle pourrait être la principale victime collatérale d’un « grand bargain » entre les deux ex-superpuissances.

Les dirigeants européens tentent bien de réagir, à l’image d’Emmanuel Macron qui a convoqué lundi à Paris un sommet avec des pays clés du continent. Mais sans réel levier à ce stade pour peser dans ce bras de fer. Les Européens risquent de devoir se contenter d’un strapontin pour les prochains rounds.

Une chose est sûre : au moment où s’ouvrent les pourparlers de Ryad, c’est le destin de l’Europe et celui de l’Ukraine qui sont en jeu. Reste à savoir quel sera le prix à payer pour obtenir la paix et mettre fin à ce conflit dévastateur.

Au-delà de l’Ukraine, c’est bien un réchauffement global des relations entre Washington et Moscou qui est sur la table. Le conflit a mis en sommeil de nombreux dossiers sur lesquels les deux puissances coopéraient avant l’invasion russe : désarmement nucléaire, contrôle des armements conventionnels en Europe, dossier nucléaire iranien… A terme, un sommet Trump-Poutine, peut-être même en Arabie Saoudite, pourrait concrétiser ce rapprochement.

Une normalisation qui passerait aussi par la levée des lourdes sanctions économiques imposées à la Russie. Sur ce volet, le Kremlin s’attend à « des progrès rapides », d’ici deux à trois mois.

Un nouveau rapport de forces

Ces négociations russo-américaines, si elles aboutissent, risquent donc de rebattre les cartes géopolitiques en profondeur, instaurant un rapport de forces inédit depuis la guerre froide. L’Europe, affaiblie et divisée, semble la grande perdante de cette partie d’échecs qui se joue sans elle. Quant à l’Ukraine, elle pourrait être la principale victime collatérale d’un « grand bargain » entre les deux ex-superpuissances.

Les dirigeants européens tentent bien de réagir, à l’image d’Emmanuel Macron qui a convoqué lundi à Paris un sommet avec des pays clés du continent. Mais sans réel levier à ce stade pour peser dans ce bras de fer. Les Européens risquent de devoir se contenter d’un strapontin pour les prochains rounds.

Une chose est sûre : au moment où s’ouvrent les pourparlers de Ryad, c’est le destin de l’Europe et celui de l’Ukraine qui sont en jeu. Reste à savoir quel sera le prix à payer pour obtenir la paix et mettre fin à ce conflit dévastateur.

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