De “l’île aux ordures flottante” à un havre de paix pour les lamantins et la biodiversité marine, Porto Rico entame sa mue. En marge de la COP16 Biodiversité qui se tient actuellement en Colombie, le territoire américain des Caraïbes vient d’annoncer la création d’une nouvelle réserve marine pour protéger sa faune et sa flore uniques au monde. Une belle revanche après avoir été comparé dimanche dernier à “une île d’ordures flottante” lors d’un meeting électoral de Donald Trump.
202 km2 de merveilles sous-marines préservées
Selon les ONG à l’origine de l’initiative, cette nouvelle aire marine protégée baptisée “Jardines Submarinos” (jardins sous-marins) de Vega Baja et Manati s’étend sur pas moins de 202 kilomètres carrés. Elle englobe des écosystèmes marins d’une richesse exceptionnelle :
- Des récifs coralliens multicolores
- De vastes étendues de mangroves, véritables nurseries pour de nombreuses espèces
- Des herbiers marins, l’habitat favori des lamantins des Caraïbes
Au total, ces eaux turquoise regorgent de plus de 14 espèces considérées comme menacées, dont le fameux lamantin des Caraïbes, grand mammifère marin emblématique de la région.
Pêche artisanale et écotourisme
Mais ces jardins sous-marins ne sont pas seulement un éden pour la faune marine. Ils sont aussi le gagne-pain de communautés locales qui dépendent d’une pêche artisanale durable et d’un écotourisme respectueux de l’environnement. Selon les porteurs du projet, la création de cette réserve permettra de préserver ce fragile équilibre :
Les communautés espèrent que l’initiative permettra à ses eaux de rester une source de nourriture et de revenus pour les familles locales pendant des générations.
16 ans de mobilisation
Cette victoire pour la biodiversité est le fruit d’une mobilisation de longue haleine des communautés de Porto Rico. Pendant plus de 16 ans, elles se sont battues pour faire reconnaître la valeur inestimable de leur patrimoine naturel marin. Un combat couronné de succès ce mercredi, en marge du sommet international sur la biodiversité.
Objectif 30×30
Cette COP16 Biodiversité qui se tient jusqu’à la fin de la semaine à Cali vise justement à étendre les aires protégées à travers le monde. L’objectif phare, surnommé “30×30”, est de placer 30% des zones marines et terrestres sous protection d’ici 2030. Un défi immense quand on sait qu’aujourd’hui, seuls 8,4% des océans et 17,6% des terres émergées sont concernés. Porto Rico apporte ainsi sa pierre à l’édifice, démontrant que la mobilisation locale est essentielle pour relever ce défi planétaire.
De l’île poubelle au sanctuaire marin, Porto Rico montre la voie. Espérons que son exemple inspire d’autres initiatives à travers le monde, pour que nos merveilles naturelles continuent de nous émerveiller pour les générations à venir.