Dans le paysage effervescent des startups françaises, Pony se distingue par son modèle innovant de mobilité partagée. Cette jeune pousse angevine vient de boucler un tour de table de 23 millions d’euros pour accélérer son développement et tripler sa flotte de vélos et trottinettes électriques en libre-service.
Pony séduit de nouveaux investisseurs
Fondée en 2017, Pony avait déjà levé 6 millions d’euros en 2019 pour lancer ses services dans une dizaine de villes françaises. Ce nouveau financement, mené par des investisseurs de renom comme La Poste et l’Agence de la transition écologique (Ademe), va permettre à la startup de changer d’échelle.
Contrairement à nos concurrents, centrés sur les mégalopoles internationales, Pony a choisi de se concentrer sur les grandes villes françaises, en développant une offre sur mesure, adaptée à leurs besoins.
– Paul-Adrien Cormerais, cofondateur et président de Pony
L’ambition de conquérir 40 villes d’ici 2027
Grâce à cette nouvelle levée de fonds, Pony compte bien accélérer son maillage du territoire. L’objectif est de déployer plus de 30 000 vélos et trottinettes en libre-service dans une quarantaine de villes françaises et belges d’ici 2027. De Nice à Bourges en passant par Perpignan, la startup veut s’implanter dans « l’ensemble des villes françaises de plus de 50 000 habitants ».
Un modèle original de partage des revenus
L’une des spécificités de Pony est son modèle d’affaires qui implique directement les citoyens. La startup propose aux particuliers d’« adopter » un vélo ou une trottinette, en échange de la moitié des revenus générés par les trajets effectués avec ce véhicule. Une manière astucieuse de responsabiliser les usagers et de créer du lien social autour de la mobilité douce.
Vers une relocalisation de la production en Europe
Autre engagement fort de Pony : la volonté de rapatrier la fabrication de ses véhicules en Europe d’ici juin 2025, alors qu’ils sont actuellement produits à Taïwan. Un défi industriel et logistique de taille, mais qui s’inscrit dans la stratégie de la startup de proposer un service écoresponsable et ancré dans les territoires.
Des atouts pour démocratiser la pratique du vélo
Pour Karine Mérère, directrice générale d’Ademe Investissement, Pony a un vrai rôle à jouer pour accélérer la transition des mobilités :
En visant les zones dans lesquelles la densité de population rend complexe la mise en place de transports publics massifiés, Pony a un réel impact sur la démotorisation en développant la pratique du vélo.
– Karine Mérère, Ademe Investissement
Il faut dire que la France est à la traîne en matière de mobilités actives, avec seulement 3% de part modale pour le vélo, contre 7% en moyenne dans l’Union européenne. Les services de Pony pourraient bien contribuer à combler ce retard.
Vers un leadership national de la micromobilité
Avec ce nouveau tour de table, Pony confirme son statut de pépite française de la mobilité partagée. La startup fondée par Paul-Adrien Cormerais et Clara Vaisse a su construire en quelques années un modèle vertueux et différenciant, qui séduit à la fois les usagers, les collectivités et les investisseurs.
En misant sur les villes intermédiaires plutôt que sur les grandes métropoles, Pony se positionne sur un marché encore peu investi par les acteurs du free-floating. Une stratégie payante, qui pourrait lui permettre de devenir le leader français des mobilités douces partagées.
Reste à transformer l’essai en accélérant les déploiements et en continuant d’innover, tant sur les technologies que sur les usages. Le pari est audacieux, mais Pony semble avoir les moyens de ses ambitions. La bataille de la micromobilité ne fait que commencer !
