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Pollution Plastique : Un Accord Mondial en Vue ?

Les négos pour un traité contre la pollution plastique reprennent en août à Genève. Réussiront-elles là où Busan a échoué ? Suspense ! (128 caractères)

Imaginez un monde où chaque année, des millions de tonnes de plastique s’échouent dans nos océans, infiltrant les nappes phréatiques et même nos assiettes. Ce scénario n’est pas une dystopie, mais une réalité que les Nations Unies tentent d’enrayer. En août 2025, une nouvelle session de négociations internationales se tiendra à Genève pour tenter de sceller un traité contre la pollution plastique, après un échec retentissant fin 2024 en Corée du Sud. La question brûle les lèvres : cette fois-ci, les délégués parviendront-ils à un consensus face à une crise environnementale aussi urgente ?

Un Nouvel Espoir à Genève

Après des mois de tergiversations, l’Organisation des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) remet le couvert. Du 5 au 14 août, le Palais des Nations à Genève accueillera la deuxième partie de la cinquième session des négociations sur le plastique, surnommée CNI-5.2. Cet événement fait suite à des consultations régionales prévues la veille, le 4 août, visant à aplanir les divergences avant les débats officiels. Une source proche des discussions révèle que les invitations ont été envoyées dès début mars, signe d’une détermination à ne pas laisser ce dossier s’enliser davantage.

Que s’est-il passé à Busan ?

Retour en arrière : le 1er décembre 2024, les pourparlers de Busan, réunissant plus de 170 pays, se sont soldés par un fiasco. L’objectif était ambitieux : élaborer un accord juridiquement contraignant pour juguler la pollution plastique, notamment dans les océans. Mais un groupe de nations, principalement des producteurs de pétrole, a bloqué les avancées. Ces pays ont refusé toute mesure visant à limiter la production mondiale de polymères, arguant que le problème réside dans la gestion des déchets, pas dans la fabrication. Résultat ? Aucun texte n’a vu le jour, malgré deux ans de discussions intensives.

Des progrès significatifs ont été réalisés, mais les grands accords environnementaux prennent du temps.

– Une haute responsable du PNUE

Cette déclaration, prononcée après l’échec sud-coréen, souligne une vérité historique : des traités comme celui de Paris sur le climat ont mis des années à aboutir. Mais avec plus de 90 % du plastique mondial non recyclé, le temps presse.

Les Enjeux d’un Traité Ambitieux

Pourquoi ce traité est-il si crucial ? Chaque année, des tonnes de micro-plastiques envahissent les écosystèmes, contaminant l’eau, les sols et même le corps humain. Une majorité de pays présents à Busan militent pour un texte audacieux : limiter la production en amont, bannir les plastiques à usage unique et interdire certaines substances chimiques dangereuses, comme les PFAS, ces polymères à longue chaîne présents dans des produits du quotidien. Face à eux, des opposants prônent une approche centrée sur le recyclage et la collecte, refusant de toucher à l’industrie pétrochimique.

  • Limitation de la production : Réduire les volumes de plastique fabriqués.
  • Interdiction ciblée : Éliminer les molécules toxiques et les objets à usage unique.
  • Recyclage renforcé : Améliorer la gestion des déchets existants.

Ces divergences ne sont pas anodines. Elles opposent des visions économiques et écologiques, avec en toile de fond des intérêts colossaux.

Les Pétroliers dans le Jeu

À Busan, un bloc de pays producteurs d’hydrocarbures – dont certains leaders du marché mondial – a fait entendre sa voix. Leur argument ? Le plastique, dérivé du pétrole, est un pilier de leurs économies. Réduire sa production reviendrait à sabrer leurs revenus. Une haute responsable a déploré, fin 2024, que ces nations « portent la voix d’un secteur économique » plutôt que celle de l’intérêt global. Pourtant, des observateurs estiment que des compromis restent possibles, à condition que les discussions à venir soient mieux préparées.

Un traité mondial pourrait changer la donne, mais les intérêts pétroliers pèsent lourd dans la balance.

Un Contexte Géopolitique Tendé

Les négociations d’août surviennent dans un climat particulier. Aux États-Unis, le retour d’un président climatosceptique en 2025 fait craindre un revirement. Ce dernier a promis de relancer l’exploitation des hydrocarbures et de réintroduire des objets comme les pailles plastiques, interdites sous l’administration précédente. À l’inverse, des pays comme la France prennent des mesures radicales : une loi récente bannit les PFAS dans des produits courants, des cosmétiques aux textiles, montrant qu’une action nationale peut précéder un consensus global.

Pays/Actions Position
États-Unis Relance du plastique
France Interdiction des PFAS

Ces contrastes illustrent la difficulté d’unifier les positions à l’échelle mondiale. Genève sera-t-elle le théâtre d’un bras de fer ou d’une coopération ?

Vers un Accord en 2025 ?

Malgré les obstacles, l’optimisme persiste. La cheffe du PNUE a appelé à des « conversations significatives » pour réduire les écarts avant août. Elle mise sur 2025 pour voir émerger un texte final, un horizon jugé réaliste par certains experts. Les consultations régionales du 4 août seront cruciales pour poser les bases d’un dialogue constructif. Mais le défi reste immense : concilier les impératifs écologiques avec les réalités économiques, tout en évitant un nouvel échec.

Pour beaucoup, l’enjeu dépasse les salles de réunion. Avec des micro-plastiques détectés dans le sang humain et les fonds marins, l’inaction n’est plus une option. Genève pourrait marquer un tournant – ou un nouveau sursis pour une planète étouffée par le plastique.

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