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Pollution lumineuse : à la recherche de l’obscurité perdue

La pollution lumineuse menace la biodiversité. Des éclairagistes innovent pour préserver les espèces sans pénaliser les humains. Couloirs obscurs, détecteurs de présence, lanternes portatives... Les solutions pour éclairer intelligemment et réenchanter la nuit.

Imaginez un monde où les étoiles ne brillent plus dans le ciel nocturne, où les animaux peinent à migrer et se reproduire. C’est malheureusement déjà une réalité dans de nombreuses zones urbaines, à cause d’un fléau encore trop méconnu : la pollution lumineuse. Heureusement, des professionnels de l’éclairage se mobilisent pour trouver des solutions intelligentes, permettant de préserver la biodiversité sans pour autant pénaliser l’activité humaine.

Des corridors obscurs pour la faune nocturne

Selon une source proche, l’un des projets les plus prometteurs est la création de « trames noires », c’est-à-dire des chemins d’obscurité reliant différents espaces naturels. L’objectif ? Permettre aux espèces animales sensibles à la lumière, comme les chauves-souris ou les amphibiens, de circuler librement pendant la nuit.

François Migeon, plasticien lumière, travaille actuellement sur un écoquartier à Pantin, près de Paris, qui mettra en œuvre ce concept novateur. « Plus on va connecter ces espaces, plus on va enrichir la biodiversité. Et la nuit est un moment propice pour générer ces circulations », explique-t-il.

Un éclairage adapté aux besoins

Mais comment concilier éclairage urbain et préservation de la biodiversité ? Tout est une question d’adaptation, selon les experts. Il s’agit de comprendre les besoins spécifiques de chaque zone, en fonction de sa fréquentation et de ses enjeux écologiques.

Parmi les solutions envisagées : des détecteurs de présence pour allumer l’éclairage public uniquement lorsque c’est nécessaire, des lanternes portatives en libre-service pour les piétons, ou encore des applications mobiles permettant d’éclairer ponctuellement son chemin.

Il faudrait changer de logiciel. Est-ce qu’on a encore systématiquement besoin de l’éclairage public ?

Roger Narboni, concepteur lumière

Réenchanter la nuit

Au-delà des enjeux environnementaux, repenser notre rapport à la lumière pourrait aussi nous permettre de réenchanter la nuit, selon Roger Narboni. Cela passera nécessairement par une éducation à l’obscurité, pour dépasser nos peurs et redécouvrir la magie d’une nuit étoilée.

Les pouvoirs publics commencent à prendre la mesure du problème, avec notamment l’adoption en 2018 d’un arrêté sur la prévention des nuisances lumineuses. Mais le chemin est encore long, et les moyens de contrôle restent limités.

Des économies d’énergie à la clé

Éclairer intelligemment n’est pas seulement bon pour la planète, c’est aussi une source d’économies non négligeable. En adaptant l’éclairage aux besoins réels, en éteignant lorsque c’est possible, on peut réduire significativement la facture énergétique des collectivités.

Selon une estimation d’un spécialiste qui a souhaité rester anonyme, une gestion optimisée de l’éclairage public permettrait d’économiser jusqu’à 30% d’électricité dans certaines communes. De quoi faire réfléchir en cette période de crise énergétique !

L’union fait la force

Pour que ces initiatives portent leurs fruits, la mobilisation de tous les acteurs est indispensable. Collectivités territoriales, entreprises, associations, citoyens… C’est main dans la main que nous parviendrons à préserver ce patrimoine commun qu’est la nuit.

Alors, prêt à éteindre la lumière pour rallumer les étoiles ?

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