Imaginez respirer un air plus pur lors de vos déplacements en ville. C’est l’objectif que se sont fixé plusieurs grandes métropoles françaises en décidant de bannir progressivement les véhicules les plus polluants de leurs centres-villes. Ainsi, dès janvier 2025, les voitures et utilitaires légers classés Crit’Air 3, c’est-à-dire les diesels immatriculés avant 2011 et les essences d’avant 2006, auront interdiction de circuler dans les zones à faibles émissions (ZFE) mises en place par ces agglomérations.
Les villes concernées par cette mesure anti-pollution
Plusieurs grandes villes de l’Hexagone sont concernées par ce durcissement des restrictions de circulation :
- À Paris et dans la métropole du Grand Paris, les Crit’Air 3 ne pourront plus rouler dans un large périmètre autour de la capitale. Cela représenterait près de 500 000 véhicules impactés.
- Lyon, qui souffre régulièrement de pics de pollution, va étendre sa ZFE actuelle pour couvrir toute la métropole.
- Grenoble et Montpellier ont aussi décidé d’appliquer cette interdiction sur tout leur territoire.
D’autres agglomérations comme Aix-Marseille, Nice ou Toulouse pourraient suivre le mouvement dans les années à venir si la qualité de l’air ne s’améliore pas suffisamment.
Un calendrier progressif jusqu’en 2030
Si l’interdiction des Crit’Air 3 en 2025 marque une étape importante, ce n’est que le début d’un processus qui verra les vignettes Crit’Air évoluer d’année en année :
- 2026 : les Crit’Air 2 (diesel d’avant 2015) seront bannis dans un périmètre élargi.
- 2028 : seuls les véhicules Crit’Air 1, zéro émission (électriques ou hydrogène) ou autorisations spéciales pourront rouler.
- 2030 : objectif zéro véhicule thermique dans les ZFE.
Les rues des cœurs de ville seront alors réservées aux transports les plus propres et aux mobilités douces comme le vélo.
Des dérogations et des aides prévues
Afin d’accompagner les habitants et professionnels impactés par ces restrictions, les métropoles ont prévu des dérogations sous conditions (personnes handicapées, travailleurs en horaires décalés, véhicules de collection…) ainsi que des aides financières pour l’achat d’une voiture plus propre, neuve ou d’occasion (jusqu’à 5000€ de prime à la conversion).
Des investissements sont aussi engagés pour renforcer l’offre de transports en commun, développer les pistes cyclables sécurisées et installer davantage de bornes de recharge pour véhicules électriques.
Notre objectif est de permettre à tous de se déplacer facilement tout en améliorant durablement la qualité de l’air que nous respirons au quotidien.
Un élu d’une des métropoles concernées
Des voix critiques s’élèvent
Si beaucoup saluent ces mesures en faveur de la santé publique et de l’environnement, des voix discordantes pointent le risque de créer des « zones de forte exclusion » pour les ménages modestes n’ayant pas les moyens de changer de véhicule.
Les professionnels de l’automobile s’inquiètent aussi des répercussions sur leur activité. Des ajustements pourraient être apportés localement après concertation.
Malgré ces critiques, il semble désormais inéluctable que les centres-villes français soient amenés à réduire fortement la place de la voiture individuelle dans les prochaines années. Un défi majeur pour repenser nos façons de nous déplacer au quotidien et lutter contre la pollution atmosphérique qui cause encore des milliers de décès prématurés chaque année dans le pays.