Les Jeux olympiques de Paris 2024 représentent un défi sécuritaire colossal. Pour y faire face, la France accueille un contingent impressionnant de 1800 policiers venus des quatre coins du monde. Si leur présence rassure, elle soulève aussi de nombreuses questions. Quelles sont les prérogatives de ces agents étrangers ? Peuvent-ils interpeller, placer en garde à vue, faire usage de leur arme ? Quelles sont les limites de leur autorité ? Plongeons dans les coulisses de cette coopération policière internationale sans précédent.
Un dispositif sécuritaire hors norme
L’ampleur de l’événement olympique nécessite des moyens exceptionnels. Aux 45 000 membres des forces de l’ordre françaises mobilisés s’ajoutent donc 1800 policiers étrangers, issus de 40 pays dont 31 européens. Cette présence internationale n’est pas une première, mais jamais elle n’avait atteint une telle envergure sur le sol français.
Cette solidarité internationale est quelque chose de classique lors d’un événement d’une telle dimension.
– Éric Henry, délégué national d’Alliance Police nationale
Si la présence de policiers qataris blindés a pu surprendre, elle s’inscrit dans une logique de coopération éprouvée. La France elle-même a déjà prêté main-forte à d’autres pays lors de grands événements, comme les 180 policiers envoyés dans 23 pays durant l’Euro 2016.
Des pouvoirs encadrés
Mais alors, de quels pouvoirs disposent réellement ces policiers étrangers sur le territoire français ? Peuvent-ils interpeller des individus, les placer en garde à vue, faire usage de leurs armes ? En réalité, leur champ d’action est strictement délimité.
Juridiquement, les policiers étrangers n’ont aucune autorité sur le sol français. Ils ne peuvent procéder à aucune interpellation, ni verbalisation. Leur rôle est avant tout un rôle de support, visant à faciliter les échanges avec les ressortissants de leur pays.
Une présence rassurante
Pour autant, leur présence n’est pas anecdotique. Elle permet de rassurer les touristes étrangers et de faciliter la communication en cas d’incident. Les policiers internationaux seront le plus souvent intégrés à des patrouilles mixtes, associant agents français et étrangers.
Leur connaissance des habitudes, de la culture de leurs ressortissants est un vrai plus. Ils pourront aussi fournir de précieux renseignements aux policiers français en cas de problème.
– Une source policière française
Une coopération minutieusement préparée
Cette coopération policière ne s’improvise pas. En amont des Jeux, de nombreux accords bilatéraux ont été signés entre la France et les pays partenaires. Ils définissent précisément les conditions d’intervention des policiers étrangers et les limites de leur action.
Des entraînements communs ont également été organisés pour roder les procédures et favoriser l’interopérabilité des forces. Car au-delà des questions de sécurité publique, c’est bien la menace terroriste qui est au cœur des préoccupations.
L’ombre du terrorisme
Dans un contexte de menace élevée, la coopération antiterroriste est primordiale. Là encore, les policiers étrangers jouent un rôle clé, en facilitant l’échange de renseignements et l’identification de suspects potentiels.
Nous travaillons main dans la main avec nos homologues étrangers. Leur expertise est précieuse pour anticiper et prévenir les risques.
– Un responsable de la lutte antiterroriste française
Alors que Paris se prépare à accueillir le monde, cette coopération policière internationale apparaît comme un maillon essentiel du dispositif sécuritaire. Une façon de rappeler que face aux défis d’aujourd’hui, seule une réponse coordonnée et solidaire peut être efficace. Les Jeux olympiques seront à n’en pas douter le théâtre de cette coopération d’un genre nouveau.