La mort tragique de Breonna Taylor, une jeune femme noire de 26 ans abattue par la police lors d’une perquisition à son domicile en mars 2020, avait choqué l’Amérique et le monde entier. Son nom était devenu le cri de ralliement de millions de manifestants antiracistes réclamant justice. Vendredi, plus de trois ans après le drame, un verdict historique a été rendu par la justice fédérale américaine.
Un policier reconnu coupable par la justice fédérale
Brett Hankison, un ancien policier de Louisville dans le Kentucky, a été déclaré coupable par un jury fédéral d’avoir violé les droits civiques de Breonna Taylor lors de l’opération qui lui a coûté la vie. Sa peine sera connue en mars prochain. Bien qu’acquitté en 2022 par la justice locale pour des faits annexes, ce verdict au niveau fédéral marque un tournant majeur dans cette affaire emblématique.
Les circonstances du drame
Le 13 mars 2020 au beau milieu de la nuit, trois agents de la police de Louisville, dont Brett Hankison, avaient défoncé la porte de l’appartement de Breonna Taylor, soupçonnant son ex-petit ami de trafic de drogue. Croyant à un cambriolage, le compagnon actuel de la jeune femme avait ouvert le feu. Les policiers avaient riposté, tuant Breonna de plusieurs balles. Une bavure qui avait d’abord été étouffée.
L’affaire Breonna Taylor, catalyseur des protestations Black Lives Matter
C’est finalement la mort de George Floyd sous le genou d’un policier blanc en mai 2020 qui a remis en lumière le cas Breonna Taylor. Son nom a été scandé dans toutes les manifestations Black Lives Matter cet été-là. Malgré la colère, seul Brett Hankison avait été inculpé en septembre 2020, non pas pour le décès de la victime mais pour avoir “mis en danger” les voisins en tirant à travers les murs. Un camouflet de plus pour la communauté noire.
La mort de Breonna Taylor est devenue le symbole des violences policières racistes aux États-Unis. Son nom résonne comme un appel à la justice.
– Selon une source proche du dossier
Louisville, une police gangrénée par le racisme
Au-delà du cas isolé des policiers impliqués dans la mort de Breonna Taylor, c’est tout le département de Louisville qui est pointé du doigt. Une enquête fédérale accablante publiée en mars 2023 a révélé le recours récurrent à un usage excessif de la force et à des pratiques discriminatoires, voire ouvertement racistes, en particulier à l’encontre de la population noire. Des méthodes “agressives” et “illégales” dénoncées par le ministère de la Justice.
Un combat loin d’être terminé
Si la condamnation de Brett Hankison est saluée comme une victoire, pour beaucoup il ne s’agit que d’une première étape. Deux autres agents impliqués dans l’affaire restent inculpés par la justice fédérale et leur procès est très attendu. Plus largement, les militant·es antiracistes rappellent que le chemin est encore long pour venir à bout des violences policières qui visent de façon disproportionnée la communauté afro-américaine à travers le pays. Le combat pour la mémoire de Breonna Taylor, lui, continue.