En pleine campagne pour les élections législatives, une polémique enfle autour d’Ismaël Boudjekada, candidat dans la 9e circonscription des Français de l’étranger. Ce soutien du Nouveau Front populaire a été récemment condamné à 20 000 euros d’amende et trois ans d’inéligibilité pour apologie du terrorisme. Mais les controverses ne s’arrêtent pas là, puisqu’il est aussi accusé d’homophobie après avoir qualifié l’homosexualité de “péché” et de pratique qui n’est “pas dans l’ordre naturel des choses”.
Un candidat qui “persiste et signe” malgré sa condamnation
Le tribunal de Nanterre a prononcé son jugement jeudi à l’encontre d’Ismaël Boudjekada, le condamnant pour avoir qualifié le Hamas d'”organisation de résistants palestiniens” dans des vidéos publiées sur les réseaux sociaux juste après une attaque contre Israël en octobre dernier. Malgré cette condamnation, le candidat assume ses propos et a déclaré qu’il allait faire appel.
Je persiste et signe. Sémantiquement parlant, c’est effectivement le cas.
Ismaël Boudjekada, sur son compte X (ex-Twitter)
Des associations portent plainte
Trois associations – l’Organisation juive européenne, Avocats sans frontières et le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme – s’étaient portées partie civile pour poursuivre l’élu du Doubs en justice. Il avait alors été placé 24 heures en garde à vue avant d’être convoqué au tribunal pour apologie du terrorisme.
Propos homophobes : “un péché” selon le candidat
Ismaël Boudjekada est également au cœur d’une autre polémique suite à ses propos tenus lors d’une interview sur Sud Radio. Interrogé sur l’homosexualité, il a déclaré que “ce n’est pas dans l’ordre naturel des choses” et que “en islam, c’est un péché, mais qui peut être pardonné”. Des propos qui ont suscité l’indignation, notamment au sein de son propre camp politique.
Le Nouveau Front populaire prend ses distances
Face à ces controverses, le Nouveau Front populaire a tenu à préciser qu’Ismaël Boudjekada était un “dissident”. Marine Tondelier, des Verts et du NFP, a déclaré sur les réseaux sociaux :
Propos honteux d’Ismaël Boudjekada, qui n’est ni candidat LFI, ni candidat Front populaire. Il aurait été immédiatement désinvesti sinon.
Marine Tondelier, sur son compte X
Pourtant, le candidat continue d’afficher son soutien au NFP sur ses réseaux. De quoi jeter le trouble et alimenter les critiques, alors que le parti est déjà confronté à plusieurs polémiques, dont une enquête pour apologie du terrorisme visant Philippe Poutou du NPA et des accusations d’antisémitisme contre La France insoumise.
Cette affaire illustre les difficultés du Nouveau Front populaire à rassembler un large spectre de la gauche radicale, avec des candidats aux positions parfois très clivantes. Elle pourrait peser dans la dernière ligne droite de la campagne des législatives, alors que la NUPES espère ravir la majorité à Emmanuel Macron. Affaire à suivre.