Le monde du rugby français est sous le choc. Melvyn Jaminet, jeune arrière prometteur du XV de France actuellement en tournée en Argentine, se retrouve au cœur d’une vive polémique. En cause, une vidéo publiée par mégarde sur son compte Instagram dans laquelle il tient des propos ouvertement racistes. Un scandale qui éclabousse les Bleus et interpelle sur la persistance de comportements discriminatoires dans le milieu sportif.
Retour sur des propos inacceptables
Dans la nuit de samedi à dimanche, peu après la victoire du XV de France face aux Pumas argentins, Melvyn Jaminet poste une story sur son compte Instagram. On l’y entend déclarer : “Le premier arabe que je croise, je lui mets un coup de casque”. Des propos d’une violence inouïe, à caractère ouvertement raciste, qui ont rapidement enflammé les réseaux sociaux.
Bien que le joueur du RC Toulon ait promptement supprimé la vidéo, le mal était fait. Les captures d’écran ont vite circulé, suscitant l’indignation générale. Le député Sébastien Delogu a notamment relayé l’extrait sur X (ex-Twitter), réclamant des sanctions exemplaires de la part de la Fédération Française de Rugby.
Un dérapage intolérable
Si Melvyn Jaminet pensait sans doute sa vidéo à usage privé, rien ne saurait excuser de tels propos. Représentant de l’équipe de France, ambassadeur des valeurs du rugby, un joueur international se doit d’avoir un comportement exemplaire en toutes circonstances. Injures racistes, menaces de violence physique… Les mots de l’arrière du XV n’ont pas leur place sur un terrain, encore moins dans notre société.
Ce triste épisode intervient alors que le sport français se mobilise de plus en plus contre toutes les formes de discriminations. Des actions de sensibilisation sont menées, des sanctions alourdies. Mais force est de constater que la route est encore longue. Le dérapage de Jaminet, en pleine tournée en Argentine, vient tristement le rappeler.
Quelles conséquences pour le joueur et la FFR ?
Cette affaire place la Fédération Française de Rugby dans une position délicate. Alors que l’institution prône des valeurs d’inclusion et de respect, impossible pour elle de fermer les yeux sur ces propos scandaleux. Des sanctions disciplinaires à l’encontre de Melvyn Jaminet semblent inévitables.
Au delà de la punition individuelle, c’est toute l’éthique sportive qui est interrogée. Comment prévenir ce genre de dérapages ? Quelle éducation apporter aux jeunes joueurs ? Autant de questions auxquelles le rugby français va devoir impérativement répondre pour sortir grandi de ce scandale.
Le rugby est porteur de valeurs fortes comme la solidarité et le respect. Aucun acte ou propos raciste ne peut être toléré. Tous les acteurs de notre sport doivent en être les garants, sur et en dehors du terrain.
Bernard Laporte, président de la FFR
Une réaction ferme est attendue dans les prochains jours de la part de la FFR et du staff des Bleus. Le traitement de ce dossier sera scruté et enverra un signal fort sur la réelle détermination du monde du rugby à éradiquer le racisme dans ses rangs. L’heure est venue d’afficher une tolérance zéro sans ambiguïté.
Un électrochoc nécessaire
Aussi choquante soit-elle, la polémique Melvyn Jaminet peut être l’occasion d’une prise de conscience salutaire. Le racisme, même exprimé en aparté ou considéré comme une “blague”, n’a pas sa place dans le sport comme dans la société. C’est un combat de tous les instants qui nécessite la vigilance de chacun.
- Renforcer les actions de sensibilisation et de formation auprès des joueurs
- Muscler les procédures disciplinaires en cas de propos ou actes discriminatoires
- Encourager la prise de parole des victimes et des témoins
- Mobiliser l’ensemble du mouvement sportif dans la lutte contre le racisme
Autant de chantiers indispensables pour que les terrains restent des lieux de fraternité et d’unité. Le rugby, sport d’affrontement mais aussi de valeurs, doit montrer l’exemple. L’épisode Melvyn Jaminet, aussi regrettable soit-il, peut servir d’électrochoc pour bâtir un sport résolument tourné vers plus de respect et de tolérance.
