Le monde du football français est en ébullition suite aux récentes déclarations choc de l’ancien attaquant international Jimmy Briand. Aujourd’hui consultant sur Prime Video, il a publiquement défendu Mostafa Mohamed, le joueur nantais qui a refusé de porter un maillot arc-en-ciel lors de la journée dédiée à la lutte contre l’homophobie dans le football.
Des propos qui divisent fortement
Alors que la Ligue de Football Professionnel (LFP) organise chaque année une journée spéciale pour sensibiliser contre les discriminations homophobes, Jimmy Briand a estimé qu’il fallait « respecter les gens qui ont d’autres convictions », en parlant de l’absence remarquée de l’Égyptien Mostafa Mohamed ce week-end.
Il faut respecter. Chacun a le droit d’avoir ses convictions. C’est ça aussi le respect, c’est de respecter les gens qui ont d’autres convictions.
– Jimmy Briand, consultant sur Prime Video
Des propos qui ont immédiatement enflammé les réseaux sociaux. De nombreux internautes se sont indignés, voyant dans cette sortie une forme de complaisance envers l’homophobie. Le compte Twitter « Rouge Direct », engagé contre les discriminations dans le foot, a vivement critiqué Jimmy Briand.
Un autre joueur aussi pointé du doigt
Dans le même match Monaco-Nantes, le milieu Mohamed Camara a lui aussi fait polémique en masquant avec du scotch noir les logos arc-en-ciel présents sur son maillot et sa manche. Un geste condamné par la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, qui a réclamé des « sanctions ».
Un sujet sensible et complexe
Cette affaire met en lumière la difficulté pour les instances du football de faire passer un message universel d’acceptation. Certains joueurs, souvent en raison de leurs origines ou croyances, rechignent à s’associer aux campagnes anti-homophobie.
L’année dernière déjà, Mostafa Mohamed avait refusé de porter le maillot arc-en-ciel et avait écopé d’une sanction financière de la part du FC Nantes. Il avait déclaré à L’Équipe que c’était « au-delà de ses capacités », craignant les réactions dans son pays natal.
Chacun est libre de penser ce qu’il veut mais il ne faut pas que cela empêche les messages contre les discriminations. C’est un équilibre difficile à trouver.
– Un dirigeant de club s’exprimant sous couvert d’anonymat
Un débat qui est loin d’être terminé
Entre volonté d’inclusion, respect des convictions personnelles et exigence de sanction, le football français se retrouve face à un véritable casse-tête sur la question de l’homophobie. Les prises de parole comme celle de Jimmy Briand montrent que le sujet divise, y compris parmi d’anciens joueurs.
Mais pour beaucoup, refuser de s’engager contre l’homophobie, c’est déjà faire preuve de complaisance envers cette discrimination. Les instances comme la FFF ou la LFP se retrouvent sous pression pour trouver la bonne réponse face à ces refus, sans stigmatiser certains joueurs tout en envoyant un message clair.
Une chose est sûre : le débat est loin d’être clos et continuera de faire couler beaucoup d’encre à chaque journée contre l’homophobie. Le football, sport le plus populaire, se retrouve une nouvelle fois au coeur de questionnements de société qui le dépassent.
