Une vive polémique enfle autour du discours qu’Emmanuel Macron prévoit de tenir à l’intérieur de la cathédrale Notre-Dame lors de sa réouverture les 7 et 8 décembre prochain. Un acte sans précédent de la part d’un chef d’État français qui suscite l’indignation, même au sein de l’Église.
Un bras de fer entre l’Élysée et l’archevêché de Paris
Selon une source proche du dossier, la proposition de l’Élysée de faire prononcer le discours présidentiel à l’intérieur de Notre-Dame plutôt que sur le parvis comme le souhaitait l’archevêque, a fait l’objet d’un véritable bras de fer. Emmanuel Macron semble bien décidé à marquer l’histoire avec cette prise de parole exceptionnelle dans ce lieu emblématique.
Une initiative jugée irrespectueuse, même pour les plus grands dirigeants
Pourtant, comme le souligne un historien interrogé, même les plus illustres dirigeants français comme Saint Louis, Napoléon ou encore le général de Gaulle n’ont jamais osé un tel discours à l’intérieur de la cathédrale. Un acte perçu comme un manque de respect envers ce lieu sacré.
Même les rois de France ne l’auraient pas imaginé.
Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro
Des voix s’élèvent au sein de l’Église
Au sein même de l’Église, des voix s’étranglent à la perspective de voir Emmanuel Macron prendre la parole sous les voûtes de Notre-Dame. Beaucoup y voient une forme d’instrumentalisation politique de ce symbole religieux et patrimonial. Une source évoque des tensions entre le gouvernement et les autorités ecclésiastiques sur le sujet.
Un « miracle » très politique
Pour certains observateurs, en voulant se placer ainsi au cœur de la célébration, entouré des grands de ce monde et des généreux mécènes, le président cherche surtout à s’accaparer le « miracle » de la restauration de Notre-Dame en 5 ans comme il s’y était engagé. Un tour de force rendu possible par une mobilisation sans précédent, mais aussi très politique.
Le spectre de la séparation de l’Église et de l’État
Plus largement, cette polémique ravive les débats récurrents autour de la laïcité et de la séparation de l’Église et de l’État. Nombreux sont ceux qui estiment que la volonté présidentielle d’investir ainsi Notre-Dame outrepasse les prérogatives du pouvoir politique face au religieux. Même pour un évènement à portée nationale comme celui-ci.
À l’approche du jour J, Emmanuel Macron campe pour l’instant sur ses positions. Reste à savoir si la pression des différents acteurs le fera renoncer à son projet, ou s’il écrira bel et bien une nouvelle page d’histoire entre les murs de Notre-Dame. Les 7 et 8 décembre s’annoncent en tout cas sous haute tension.