Un véritable séisme secoue actuellement la rédaction de Libération. En cause : un montage photographique des plus polémiques, publié sur le réseau social X par Jean Quatremer, correspondant du journal à Bruxelles. Cette image, qui reprend un cliché iconique du jeune député Louis Boyard en lui apposant des éléments évoquant l’islam, a immédiatement suscité un tollé général, nombre d’observateurs y voyant un caractère ouvertement islamophobe.
Quatremer, un journaliste coutumier des polémiques
Si Jean Quatremer est reconnu pour son expertise pointue des arcanes de l’Union Européenne, qu’il décortique depuis 1992 pour le compte de Libération, il est également connu pour ses prises de position souvent provocantes, voire outrageantes, sur les réseaux sociaux. Récemment encore, il affirmait dans une interview que « l’islamophobie en France est une invention », niant de fait l’existence même de ce racisme spécifique.
Mais avec ce dernier montage photo, publié en pleine campagne des élections européennes, le journaliste semble avoir franchi une ligne rouge. En quelques heures, son post a enflammé la twittosphère, suscitant des réactions d’une rare virulence, y compris en interne à Libération.
La Société des Journalistes monte au créneau
Face à l’ampleur de la polémique, la Société des Journalistes de Libération (SJPL) a rapidement réagi via un communiqué au vitriol, condamnant sans appel ce dérapage :
Le choc et la colère sont palpables à “Libération” depuis un post islamophobe de Jean Quatremer sur X. […] Cette fois, les choses sont montées d’un cran.
– SJPL
De son côté, pris dans la tourmente, Jean Quatremer a tenté de calmer le jeu à travers une “mise au point”, assurant que son intention n’était nullement d’alimenter le racisme ou l’islamophobie. Mais cette tentative d’explication semble loin d’avoir convaincu ses détracteurs.
Libération sous le feu des critiques
Au-delà de la personne de Jean Quatremer, c’est Libération dans son ensemble qui se retrouve éclaboussé par cette affaire. De nombreux lecteurs et observateurs s’interrogent : comment un tel contenu a-t-il pu être publié par un journaliste du titre, sans susciter de réaction immédiate de la rédaction ?
Si la direction de la publication a fini par réagir via un bref communiqué, beaucoup jugent cette réponse trop timorée et tardive. Sur les réseaux sociaux, les appels au boycott du journal se multiplient, certains annoncent même résilier leur abonnement.
Un débat de société ravivé
Au-delà du cas Quatremer, cette polémique vient raviver le débat de fond sur la montée de l’islamophobie dans le discours public et médiatique. De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer la banalisation de ce type de propos, y compris chez certains intellectuels et journalistes réputés progressistes.
Reste à savoir quelles seront les suites de cette affaire pour Jean Quatremer et Libération. Une chose est sûre : cette énième polémique risque de laisser des traces durables, et de nourrir un peu plus encore la défiance d’une partie de l’opinion publique envers les médias traditionnels. Un contexte explosif, à moins d’un an des élections européennes…