Alors que le conflit en Syrie fait rage depuis plus d’une décennie, l’Europe continue de subir les conséquences de cet exode massif. Selon des chiffres récents de l’agence européenne pour l’asile (EUAA), plus de 100.000 demandes de protection internationale déposées par des Syriens sont actuellement en attente d’une décision dans les 27 pays de l’UE. Un chiffre qui met en lumière l’ampleur de la crise migratoire à laquelle fait face le continent.
Un afflux sans précédent de réfugiés syriens
Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, ce sont plus de la moitié des habitants qui ont été contraints de fuir leur foyer, soit environ 13 millions de personnes selon le HCR. Si les pays voisins comme la Turquie, le Liban ou la Jordanie ont accueilli la majorité de ces réfugiés, beaucoup ont aussi cherché refuge en Europe, principalement en Allemagne et en Suède.
L’Allemagne a fait office de premier pays d’accueil, comptant près de 800.000 réfugiés ou demandeurs d’asile syriens, tandis que la Suède s’est classée deuxième.
D’après une source proche du dossier
Face à cet afflux sans précédent, de nombreux pays peinent à traiter toutes les demandes d’asile dans des délais raisonnables. Fin octobre, l’EUAA recensait un peu plus de 108.200 requêtes syriennes en attente d’une première décision, sachant que les rejets peuvent encore faire l’objet de recours.
Suspension du traitement des demandes par certains États
Face à cette situation, plusieurs États membres dont l’Allemagne, l’Italie, la Suède et la Belgique ont annoncé suspendre l’examen des demandes d’asile des Syriens. Une décision prise dans le contexte de la chute récente du régime de Bachar al-Assad, qui soulève des questions sur l’évolution de la situation sécuritaire en Syrie.
Malgré cette suspension, les pays de l’UE continuent d’octroyer une protection internationale à de nombreux Syriens. Entre janvier et octobre, ce sont 128.500 d’entre eux qui ont obtenu un statut protecteur, dont près de 28% comme réfugiés.
L’enjeu de l’intégration des réfugiés syriens
Au-delà de l’aspect purement procédural, l’accueil d’un si grand nombre de réfugiés syriens pose la question de leur intégration à long terme dans les sociétés européennes. Beaucoup de pays ont déjà engagé des efforts importants en ce sens.
La Belgique assure qu’environ 35.000 Syriens ont bénéficié d’une protection sur son sol au cours de la dernière décennie. La France comptait quant à elle 45.600 réfugiés syriens en 2024.
Selon des sources officielles
Mais au-delà des chiffres, c’est tout un défi d’accompagnement qui attend les États pour permettre à ces populations de trouver leur place, à travers l’accès au logement, à l’emploi, à l’éducation ou encore à l’apprentissage de la langue. Un processus de longue haleine, rendu d’autant plus complexe par l’ampleur de la crise.
Une crise syrienne aux répercussions durables pour l’Europe
Plus de dix ans après le début du conflit, la guerre en Syrie continue donc de produire des effets majeurs sur le continent européen. Avec plus de 100.000 demandes d’asile en suspens et des questions persistantes sur l’évolution de la situation sur place, il est clair que les répercussions de cette crise seront encore durables.
Au-delà de la gestion de l’urgence, c’est donc un véritable défi d’intégration qui attend l’Europe dans les années à venir. Un défi humain, social et économique, qui nécessitera une mobilisation à tous les niveaux pour offrir un avenir à ces populations déracinées par la guerre.