ActualitésLoisirs

Plongée dans l’histoire des baignades en Seine à Paris

Saviez-vous qu'au 17e siècle, les Parisiens se baignaient nus dans la Seine ? Découvrez comment cette pratique a évolué jusqu'aux JO 2024, à travers une histoire riche en rebondissements. Des bains publics aux piscines flottantes, plongez dans ce récit passionnant !

Imaginez-vous, par un bel après-midi d’été, plonger dans les eaux fraîches de la Seine en plein cœur de Paris. Si cette perspective peut sembler incongrue aujourd’hui, elle était pourtant monnaie courante pour les Parisiens il y a quelques siècles. Des bains publics du 17e siècle aux piscines flottantes du 20e, en passant par les Jeux Olympiques de 1900, l’histoire des baignades en Seine est aussi riche que surprenante. Prêts à faire un grand saut dans le passé ?

Quand les Parisiens se baignaient dans le plus simple appareil

Au milieu du 17e siècle, une mode surprenante s’empare de la capitale : les bains en Seine, pratiqués “dans le plus simple appareil”, c’est-à-dire complètement nus ! Hommes et femmes se baignent séparément, ces dernières étant tout de même protégées des regards par des toiles tendues. Mais en 1783, les autorités décident d’interdire la baignade libre en plein jour pour des raisons de décence.

C’est alors qu’apparaissent les premiers établissements de bains, des sortes de piscines flottantes installées sur des embarcations en Seine. On y trouve des bassins d’eau froide et même quelques bains chauds, ainsi que des cabines pour se changer. La plupart sont situés à l’est de l’île de la Cité et de l’île Saint-Louis, ainsi que rive gauche.

La célèbre piscine Deligny, haut lieu de la natation parisienne

Parmi ces établissements, l’un des plus réputés est sans conteste la piscine Deligny. Fondée à la fin du 18e siècle près de l’actuel musée d’Orsay, elle est composée d’une dizaine de barges et abrite bassins, cabines et même un restaurant. C’est là que le maître-nageur éponyme fondera une école de natation en 1801, contribuant à populariser ce sport auprès des Parisiens.

Au 19e siècle, Paris compte ainsi une vingtaine de ces piscines flottantes. Mais avec l’augmentation du trafic fluvial, elles finiront par être interdites. La qualité de l’eau pose également question, comme en témoigne cet extrait savoureux du Figaro en 1887 :

Je me refuse absolument à mettre mon épiderme en contact avec les immondices des déversoirs et le liquide bourbeux et empoisonné de la Seine.

– Un journaliste du Figaro en 1887

Des Jeux Olympiques de 1900 à la piscine Joséphine Baker

Malgré ces réserves, la Seine accueille bel et bien les épreuves de natation des Jeux Olympiques de 1900, organisées entre Asnières et Courbevoie. Six ans plus tard, des nageurs intrépides participent à la première édition de la Coupe de Noël, bravant les eaux glacées du fleuve au niveau du pont Alexandre III.

Interdites en 1923, les baignades en Seine intra-muros resteront tout de même pratiquées par les Parisiens téméraires pendant plusieurs décennies, comme en témoignent les nombreux récits de noyades dans la presse de l’époque. Il faudra attendre l’installation de voies rapides sur les berges dans les années 1960-70 pour voir cette tradition définitivement disparaître.

Seule rescapée des piscines flottantes, la piscine Deligny reste un haut lieu de la natation jusqu’à sa fermeture en 1993. La piscine Joséphine Baker, inaugurée en 2006, prendra dignement sa succession avec son bassin flottant mais totalement étanche, symbole de cette époque révolue où l’on pouvait se baigner sans crainte dans la Seine.

Le grand défi des Jeux Olympiques 2024

Aujourd’hui, alors que Paris s’apprête à accueillir les Jeux Olympiques de 2024, la question de la baignade en Seine revient sur le devant de la scène. Dès 1990, Jacques Chirac, alors maire de Paris, avait émis le souhait de pouvoir s’y baigner sans danger. Un défi de taille qui nécessite un vaste plan d’assainissement des eaux.

Malgré les doutes émis par certaines associations sur la qualité des eaux, les autorités assurent que les installations de dépollution seront opérationnelles à temps pour les épreuves olympiques de natation en eau libre. Une promesse qui, si elle est tenue, marquera le grand retour des baignades en Seine après un siècle d’interdiction.

Des bains nudistes du Grand Siècle aux bassins olympiques du 21e, l’histoire des baignades en Seine n’a pas fini de nous surprendre. Et si, dans quelques années, les Parisiens pouvaient à nouveau piquer une tête dans leur fleuve comme au bon vieux temps ? Une perspective rafraîchissante pour une ville qui renoue avec son passé.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.