Au cœur du Palais Bourbon, siège de l’Assemblée nationale, se cache un lieu méconnu et étonnant : la salle de sport des députés. Nichée dans un mystérieux bâtiment en sous-sol, entre le Petit Hôtel et les appartements de la questure, elle accueille chaque jour des élus, collaborateurs parlementaires, fonctionnaires et même pompiers venus entretenir leur forme physique. Musculation, arts martiaux, yoga… les activités ne manquent pas dans ce gymnase confidentiel. Mais les rivalités politiques y disparaissent-elles pour autant ? Plongée dans les coulisses sportives du pouvoir.
Un gymnase insoupçonné au cœur du pouvoir
Loin de l’agitation des débats dans l’hémicycle, les députés se retrouvent dans cet espace d’une dizaine de machines pour transpirer et se défouler. L’information sur la prise de poids moyenne de 3 kilos par an des élus durant leur mandat en a motivé plus d’un à enfiler ses baskets. C’est le cas d’Alexandre Sabatou, député RN de l’Oise : « Ce chiffre m’a fait très peur », confie-t-il. Comme lui, plusieurs dizaines de ses collègues arpentent les lieux au quotidien.
La salle de sport est un exutoire pour les députés. C’est là qu’ils viennent évacuer la pression.
– Un collaborateur parlementaire
Krav-maga, boxe, yoga… Il y en a pour tous les goûts
Dans ce gymnase atypique, chacun y trouve son compte. Les adeptes des arts martiaux se défoulentau Krav-maga, pendant que d’autres préfèrent taper dans un sac de boxe. Les plus zen s’adonnent au yoga ou au Pilates. Quant aux amateurs d’escrime, ils peuvent croiser le fer en toute discrétion. De quoi satisfaire tous les profils sportifs des élus de la nation.
- Krav-maga : l’art martial préféré des députés pour se défouler
- Escrime : quand les élus règlent leurs différends à la pointe de l’épée
- Yoga et Pilates : les séances zen pour décompresser après les débats houleux
Les rivalités politiques franchissent-elles la porte du gymnase ?
Si la salle de sport se veut un lieu de neutralité où chacun vient pour soi, les rivalités politiques ne disparaissent pas totalement. « Il arrive que les clivages s’invitent pendant les séances », glisse un employé. Mais dans l’ensemble, les efforts physiques prennent le pas sur les différends idéologiques. « Ici, on sue tous de la même façon », résume un député.
Entre discrétion et échanges informels
Hors de question pour autant de faire de ce lieu un nouveau terrain de jeu politique. La discrétion reste de mise pour cet entraînement parlementaire pas comme les autres. Mais c’est aussi l’occasion pour les députés d’échanger de manière plus informelle, loin du tumulte de l’Assemblée. « Des affinités se créent au fil des séances, on apprend à se connaître différemment », souligne une élue.
La salle de sport, c’est un peu le couloir informel de l’Assemblée. On y parle de tout, sauf de politique.
– Un député
Alors que les travaux reprennent et que les élus s’apprêtent à retrouver l’hémicycle, gageons que les séances de sport auront permis à certains de muscler leurs arguments. Et pour les novices des haltères tentés par l’expérience, rendez-vous dans les coulisses du Palais Bourbon. Les couloirs ne mènent pas tous aux bureaux des commissions…