Imaginez un territoire ravagé par des mois de conflit, où 2,4 millions d’habitants oscillent entre désespoir et résilience. C’est la réalité de Gaza aujourd’hui, au cœur d’une proposition audacieuse qui divise le monde. Alors que certains envisagent de transformer cette enclave en une « Riviera du Moyen-Orient » en déplaçant sa population, les pays musulmans, réunis récemment en Arabie saoudite, ont décidé de tracer une voie différente. Une réunion historique qui pourrait changer la donne.
Un Plan Arabe pour Sauver Gaza
Le 7 mars 2025, les regards se tournent vers Jeddah, où les représentants de 57 pays membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) se sont rassemblis pour soutenir un projet ambitieux. Ce plan, né au sommet arabe du Caire quelques jours plus tôt, vise à rebâtir Gaza sans chasser ses habitants. Une réponse directe à une idée controversée venue d’outre-Atlantique, qui a secoué la communauté internationale.
Les Origines du Projet : Une Initiative Égyptienne
Tout commence avec l’Égypte, fer de lance de cette initiative. Face aux ruines laissées par 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas, le pays des pharaons a proposé une alternative : reconstruire sur place, préserver la population et éviter un exode forcé. Ce plan, adopté par les leaders arabes, mise sur une reconstruction massive tout en écartant le Hamas du pouvoir, au profit d’un retour de l’Autorité palestinienne, absente de Gaza depuis 2007.
« Nous soutenons fermement la reconstruction de Gaza et le droit de ses habitants à rester sur leur terre. »
– Déclaration d’un haut responsable de l’OCI
Ce choix stratégique n’est pas anodin. D’après une source proche du dossier, l’Égypte cherche à rallier un large consensus pour contrer toute tentative de déplacement des Palestiniens, une idée qui a suscité une vague d’indignation mondiale.
Une Proposition Américaine qui Fait des Vagues
De l’autre côté de l’Atlantique, une voix influente a proposé une vision radicalement différente : vider Gaza de ses habitants pour en faire une destination touristique luxueuse. Cette suggestion, attribuée à l’ancien président américain Donald Trump, a été accueillie par un tollé. Déplacer des millions de personnes vers l’Égypte ou la Jordanie ? Pour beaucoup, c’est une ligne rouge infranchissable.
Les États-Unis, bien que critiques du plan arabe, ont reconnu qu’il constituait un « premier pas ». Mais pour eux, il manque d’ambition pour répondre aux attentes de cette vision controversée. Une position qui souligne les tensions entre les blocs géopolitiques sur ce dossier brûlant.
Jeddah : Un Signal d’Unité Musulmane
La réunion de Jeddah n’est pas qu’une formalité. Pour un expert basé au Royaume-Uni, elle incarne une rare démonstration d’unité dans le monde musulman. Réunis dans un contexte de crise, ces pays ont envoyé un message clair : la reconstruction de Gaza doit se faire avec ses habitants, pas sans eux.
- Objectif principal : Reconstruire les infrastructures détruites.
- Moyen : Un fonds commun financé par les nations arabes.
- Ambition : Restaurer la stabilité sans bouleverser la démographie.
Cette solidarité ne se limite pas aux mots. Les participants ont convenu de créer un fonds dédié, appelant aussi la communauté internationale à contribuer. Une démarche pragmatique pour un chantier titanesque.
Les Défis d’une Reconstruction Sans Précédent
Reconstruire Gaza, c’est relever un défi colossal. Après plus d’un an de conflit, le territoire est en ruines : écoles, hôpitaux, habitations, tout est à refaire. Mais au-delà des briques et du mortier, c’est la question politique qui complique l’équation. Le retour de l’Autorité palestinienne est-il réaliste ? Et surtout, comment contourner le veto israélien, qui rejette ce plan en bloc ?
| Enjeu | Obstacle | Solution Proposée |
| Infrastructures | Destruction massive | Fonds international |
| Gouvernance | Rejet du Hamas | Retour Autorité palestinienne |
| Opposition | Israël et USA | Coalition islamique |
Chaque ligne de ce tableau cache des mois, voire des années de négociations. Pourtant, l’élan donné à Jeddah pourrait accélérer les choses, si la volonté politique suit.
Un Plan Islamique Face aux Critiques
L’Égypte ne s’est pas contentée de lancer l’idée. Elle veut en faire un projet porté par l’ensemble du monde musulman. Lors de la réunion, le chef de sa diplomatie a plaidé pour que ce plan devienne une cause commune, dépassant les frontières arabes. Une ambition saluée par les analystes, qui y voient une tentative de bâtir une coalition solide.
Mais les obstacles sont nombreux. Israël, qui contrôle les accès à Gaza, voit d’un mauvais œil ce projet qui marginalise le Hamas sans lui donner un rôle dans la reconstruction. Les États-Unis, quant à eux, restent sceptiques, estimant que le plan manque de clarté sur certains points clés.
Et la Syrie dans Tout Ça ?
En marge de cette discussion sur Gaza, l’OCI a abordé un autre sujet brûlant : la réintégration de la Syrie. Suspendue depuis 2012 après la répression brutale d’un soulèvement populaire, Damas pourrait faire son retour dans le giron islamique. Une décision symbolique, alors que le pays sort d’une période de chaos avec la chute de son ancien régime en décembre dernier.
Ce dossier, bien que secondaire dans l’agenda de Jeddah, montre l’ampleur des défis auxquels l’OCI fait face. Entre reconstruction et réconciliation, l’organisation joue gros en ce début 2025.
Quel Avenir pour Gaza ?
Alors que les grues pourraient bientôt s’élever au-dessus de Gaza, une question demeure : ce plan tiendra-t-il ses promesses ? Entre l’élan des pays musulmans et les résistances extérieures, l’équilibre est fragile. Les 2,4 millions d’habitants, eux, attendent des actes concrets.
Un espoir fragile naît à Gaza, mais le chemin reste semé d’embûches.
Ce qui se joue aujourd’hui dépasse les frontières de ce petit territoire. C’est une bataille pour l’avenir d’une région, un test pour l’unité musulmane et un défi lancé à la communauté internationale. À suivre de près.
