Le choc est brutal pour les fans de Pixar. Le célèbre studio d’animation, fleuron de Disney, vient d’annoncer un vaste plan de licenciements touchant 14% de ses effectifs, soit environ 175 personnes. Mais la nouvelle qui fait l’effet d’une bombe, c’est l’abandon par Pixar de la production de contenus pour Disney+, la plateforme de streaming du groupe. Un véritable séisme qui redistribue les cartes à Hollywood.
Pixar se recentre sur son core business : les films pour le cinéma
Dans un mémo interne, le président de Pixar Jim Morris a justifié cette décision radicale par la volonté du studio de «se concentrer de nouveau sur les films». Après plusieurs déceptions au box-office comme «Buzz l’Éclair» en 2022 et «Élémentaire» en 2023, Pixar semble vouloir revenir aux fondamentaux qui ont fait son succès planétaire depuis «Toy Story» en 1995.
Se concentrer de nouveau sur les films
– Jim Morris, président de Pixar
Ce recentrage s’accompagne logiquement de l’arrêt de la production de séries exclusives pour Disney+ comme «Cars : Sur la route» ou «Bienvenue chez Doug». Des projets coûteux qui n’ont pas rencontré le succès espéré et dispersaient les forces créatives du studio.
«Vice-versa 2» et «Elio», les prochains paris de Pixar au cinéma
Pour reconquérir le public sur grand écran, Pixar mise sur deux grosses sorties dans les prochains mois :
- «Vice-versa 2», suite du film à succès de 2015, explorera les émotions d’une Riley adolescente.
- «Elio» racontera les aventures d’un jeune garçon propulsé ambassadeur de la Terre auprès d’extraterrestres.
Reste à savoir si ce recentrage sera payant, alors que le marché du cinéma est durablement affecté par la pandémie et la concurrence du streaming. Un pari risqué mais courageux pour Pixar, qui devra faire preuve plus que jamais de créativité et d’innovation pour continuer à émerveiller petits et grands.
Disney+ doit-il s’inquiéter du départ de Pixar ?
Si ce retrait est un coup dur pour Disney+, qui perd un fournisseur majeur de contenus originaux et familiaux, la plateforme peut compter sur la force de frappe des autres studios de Disney comme Marvel, Lucasfilm ou 20th Century. Mais dans la guerre du streaming qui fait rage, chaque exclusivité compte pour attirer et fidéliser les abonnés.
La décision de Pixar sonne aussi comme un désaveu pour la stratégie «streaming first» prônée par Disney ces dernières années. Un modèle qui a montré ses limites et poussé le groupe à revoir ses priorités, en réinstallant récemment Bob Iger aux commandes à la place de Bob Chapek.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres : les exploitants de salles voient d’un bon œil ce retour de Pixar vers le grand écran, gage de blockbusters à venir. Mais ils devront cravacher pour (re)donner aux spectateurs le goût du cinéma, face aux sirènes du streaming. L’avenir de Pixar sera un test crucial pour toute l’industrie.