Imaginez une capitale où les rues retrouvent leur éclat, où les embouteillages et les poubelles débordantes ne sont plus qu’un lointain souvenir. C’est le rêve que porte Pierre-Yves Bournazel, conseiller de Paris et ex-député Horizons, qui vient d’annoncer sa candidature à la mairie de Paris pour les élections municipales de 2026. Dans un contexte où la capitale française cherche un nouveau souffle, ce candidat se présente comme une alternative déterminée, avec un projet audacieux pour remettre de l’ordre dans une ville qu’il juge en proie à la « pagaille ». Mais qui est cet homme qui ambitionne de diriger Paris, et quelles sont les clés de son programme ? Plongeons dans cette candidature qui pourrait redessiner le visage de la capitale.
Une Troisième Tentative pour la Mairie de Paris
Pierre-Yves Bournazel n’est pas un novice en politique. Âgé de 47 ans, cet élu du 18e arrondissement de Paris cumule 17 années d’expérience en tant que conseiller municipal. Sa candidature pour 2026 marque sa troisième tentative pour conquérir l’Hôtel de Ville, après des essais en 2014 et 2020. Lors de la primaire de la droite en 2014, il s’était incliné face à Nathalie Kosciusko-Morizet. En 2020, il avait d’abord été candidat avant de se rallier à la campagne macroniste, soutenant successivement Benjamin Griveaux puis Agnès Buzyn. Cette fois, il assure aller jusqu’au bout, fort d’une détermination qu’il qualifie de « force tranquille ».
Son expérience passée, loin de le fragiliser, semble être un atout. « Je me suis préparé, je suis prêt », a-t-il déclaré dans un entretien récent, mettant en avant sa connaissance fine des rouages parisiens. Mais dans une ville où les rivalités politiques sont féroces, saura-t-il se démarquer face à des figures comme Rachida Dati, David Belliard ou encore les candidats socialistes ?
Un Projet Centré sur l’Ordre et la Modernisation
Le cœur du programme de Pierre-Yves Bournazel repose sur une idée forte : remettre Paris « en ordre de marche ». Ce slogan, qu’il martèle comme un étendard, vise à répondre aux frustrations des Parisiens face à une ville qu’ils jugent parfois mal gérée. Parmi ses propositions phares, on retrouve :
- Privatisation de la collecte des ordures : Pour en finir avec les poubelles qui s’amoncellent dans les rues.
- Armement de la police municipale : Une mesure visant à renforcer la sécurité dans la capitale.
- Réduction des travaux : Pour fluidifier la circulation et limiter les perturbations.
- Sécurisation des pistes cyclables : Une réponse aux critiques sur la dangerosité de certains aménagements.
Ces mesures, pragmatiques et ancrées dans le quotidien, visent à répondre aux préoccupations des habitants. La collecte des ordures, par exemple, est un sujet brûlant à Paris, où les grèves des éboueurs ont souvent laissé les trottoirs dans un état déplorable. En proposant une privatisation, Bournazel espère apporter une solution durable, bien que cette idée puisse susciter des débats, notamment à gauche.
Un Positionnement Anti-Pagaille
En se présentant comme le « candidat anti-pagaille », Pierre-Yves Bournazel cherche à capter l’attention des Parisiens lassés par les désordres urbains. Cette expression, qu’il utilise pour décrire sa vision, reflète son ambition de restaurer une certaine sérénité dans la capitale. « Paris ne se marchande pas », insiste-t-il, marquant une rupture avec ce qu’il perçoit comme des gestions hasardeuses du passé.
Je suis un homme libre, et ma détermination est une force tranquille.
Pierre-Yves Bournazel
Cette posture se traduit aussi par une volonté de se démarquer de ses adversaires. Notamment, il prend ses distances avec Rachida Dati, ministre de la Culture et candidate potentielle à la mairie. « C’est l’outrance permanente et l’agressivité », tacle-t-il, rappelant leur collaboration passée lorsqu’il était son conseiller au ministère de la Justice. Ce positionnement pourrait séduire les électeurs en quête d’une alternative plus modérée et consensuelle.
Un Soutien de Poids : Edouard Philippe
Pour lancer sa campagne, Pierre-Yves Bournazel a choisi de s’entourer de figures influentes. Parmi elles, l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, président du parti Horizons, qui sera présent lors de l’annonce officielle. Ce soutien n’est pas anodin : Edouard Philippe, figure populaire au centre-droit, pourrait donner un élan significatif à la campagne de Bournazel. Ce dernier insiste toutefois sur son indépendance, refusant pour l’instant d’être perçu comme le « candidat des macronistes ».
La présence de Parisiens issus de divers horizons – gauche, droite, centre et société civile – lors du lancement de sa campagne illustre cette volonté de rassembler. Mais dans une ville aussi politiquement fracturée que Paris, ce positionnement centriste sera-t-il suffisant pour convaincre ?
Face à une Concurrence Acharnée
La course à la mairie de Paris s’annonce rude. À gauche, les écologistes ont déjà investi David Belliard, tandis que les communistes misent sur Ian Brossat. Du côté des socialistes, la primaire du 30 juin départagera Emmanuel Grégoire et Rémi Féraud, ce dernier étant soutenu par l’actuelle maire, Anne Hidalgo. À droite, le sénateur Francis Szpiner ambitionne de porter les couleurs des Républicains (LR), tandis que le parti Renaissance n’a pas encore désigné son chef de file.
Candidat | Parti | Positionnement |
---|---|---|
Pierre-Yves Bournazel | Horizons | Centre-droit, anti-pagaille |
Rachida Dati | LR (potentielle) | Droite, combative |
David Belliard | EELV | Écologiste, gauche |
Ian Brossat | PCF | Gauche communiste |
Emmanuel Grégoire / Rémi Féraud | PS | Gauche socialiste |
Chaque candidat apporte une vision différente pour Paris, et les électeurs auront l’embarras du choix. Si Bournazel mise sur un discours pragmatique, d’autres, comme David Belliard, mettent l’accent sur l’écologie, tandis que Rachida Dati pourrait jouer la carte d’une droite plus offensive.
Le Parc des Princes : Un Symbole de son Ambition
Parmi les propositions marquantes de Pierre-Yves Bournazel, son projet pour le Parc des Princes attire l’attention. Contrairement à Anne Hidalgo, qui refuse de vendre le stade au Paris Saint-Germain (PSG), Bournazel propose d’étendre la durée du bail liant la mairie au club. Cette mesure, selon lui, permettrait de dégager des fonds pour investir dans des infrastructures sportives et culturelles. Une idée qui pourrait séduire les supporters du PSG, tout juste auréolé d’un titre en Ligue des Champions.
Ce positionnement montre que Bournazel cherche à concilier modernité et attractivité. En soutenant un club emblématique, il espère renforcer le rayonnement international de Paris, tout en répondant aux attentes des habitants en matière d’investissements.
Les Défis d’une Campagne Parisienne
Diriger Paris n’est pas une mince affaire. La capitale, avec ses 2,2 millions d’habitants et son rayonnement mondial, est un terrain politique complexe. Les enjeux sont multiples : gestion des finances publiques, mobilité, propreté, sécurité, et bien sûr, la transition écologique. Pierre-Yves Bournazel devra prouver qu’il peut non seulement proposer des solutions, mais aussi les mettre en œuvre dans une ville où les attentes sont élevées.
De plus, il devra composer avec l’héritage d’Anne Hidalgo, dont le bilan divise. Si certains saluent ses efforts pour verdir la capitale, d’autres critiquent les embouteillages, la hausse des impôts ou encore la gestion controversée de certains projets, comme la piétonnisation de certaines rues. Bournazel, avec son discours anti-pagaille, semble vouloir capitaliser sur ces mécontentements.
Un Pari sur l’Unité
En se présentant comme un « homme libre », Pierre-Yves Bournazel mise sur une approche transpartisane. Son objectif : rassembler au-delà des clivages traditionnels. Lors du lancement de sa campagne, il promet un événement fédérateur, avec des soutiens venant de la gauche, de la droite et de la société civile. Cette stratégie, bien que risquée dans un climat politique polarisé, pourrait séduire les électeurs lassés des querelles partisanes.
Paris ne se marchande pas. Ma détermination est une force tranquille.
Pierre-Yves Bournazel
Cette volonté d’unité pourrait toutefois être mise à l’épreuve par les dynamiques électorales. Dans une ville où la gauche a dominé pendant un quart de siècle, convaincre les électeurs de droite et du centre tout en attirant des déçus de la gauche sera un défi de taille.
Vers un Renouveau Parisien ?
La candidature de Pierre-Yves Bournazel s’inscrit dans un moment charnière pour Paris. À l’approche des municipales de 2026, la capitale cherche un nouveau visage pour incarner son avenir. Avec son discours pragmatique et son ambition de remettre de l’ordre, Bournazel propose une vision qui pourrait séduire une partie des Parisiens. Mais dans une ville où les passions politiques sont vives, saura-t-il transformer l’essai ?
Les mois à venir seront cruciaux. Entre le lancement officiel de sa campagne et les premières joutes électorales, Pierre-Yves Bournazel devra affiner son projet et convaincre les habitants qu’il est l’homme de la situation. Une chose est sûre : la bataille pour la mairie de Paris promet d’être intense, et chaque candidat jouera sa carte pour séduire une capitale en quête de renouveau.
Points clés à retenir :
- Pierre-Yves Bournazel, 47 ans, est candidat à la mairie de Paris pour 2026.
- Son programme vise à remettre la capitale « en ordre de marche ».
- Il bénéficie du soutien d’Edouard Philippe, président d’Horizons.
- Il se distingue de Rachida Dati et mise sur une approche transpartisane.
- La concurrence est rude avec des candidats de gauche, écologistes et de droite.