La compagnie aérienne nationale du Pakistan, PIA, s’est retrouvée au cœur d’une vive polémique suite à la publication d’un visuel publicitaire pour le moins maladroit. Pour annoncer la reprise de ses vols vers Paris après quatre ans d’interdiction en Europe, PIA a en effet posté sur ses réseaux sociaux une image montrant un de ses avions fonçant tout droit sur la Tour Eiffel, avec le texte « Paris, on arrive aujourd’hui ».
Une Publicité Jugée Offensante Et Maladroite
Cette publicité a immédiatement suscité un tollé sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes y voyant une référence choquante aux attentats du 11 septembre 2001, quand des avions détournés par Al-Qaïda percutaient les tours jumelles du World Trade Center à New York, faisant près de 3000 victimes. Les critiques ont fusé, qualifiant cette publicité d’offensante et extrêmement maladroite.
Face à l’ampleur de la polémique, PIA a rapidement réagi via son porte-parole Abdullah Khan. Tout en regrettant que ce visuel ait pris des proportions impensables avec des insinuations jamais imaginées par la compagnie, il a présenté les plus sincères excuses de PIA aux personnes qui ont pu être blessées.
Des Dizaines De Milliers De Commentaires Négatifs
Malgré le retrait de l’image, les dégâts étaient faits. Selon le porte-parole, entre 60 000 et 70 000 commentaires négatifs ont été recensés, représentant un peu moins de 10% des réactions. Sur les réseaux sociaux, les internautes n’ont pas mâché leurs mots :
« C’est une pub ou une menace ? » s’interroge l’un d’eux sur X (anciennement Twitter). « Il va falloir parler au patron du marketing de PIA » ironise un autre.
L’affaire a même pris une tournure politique, le vice-Premier ministre pakistanais Ishaq Dar dénonçant devant le Parlement la « stupidité » de cette publicité. Il a annoncé l’ouverture d’une enquête sur le sujet.
Vers Une Privatisation de PIA Suite Aux Déboires ?
Malgré la polémique, PIA se félicite de la reprise « extrêmement positive » de ses liaisons vers l’Europe, avec des vols remplis à plus de 95%. Mais la compagnie nationale pakistanaise reste interdite de vol en Grande-Bretagne et aux États-Unis suite au crash d’un de ses Airbus à Karachi en mai 2020, qui avait fait 97 victimes.
Suite à ce drame, le Pakistan avait dû admettre qu’environ 150 de ses pilotes possédaient une fausse licence ou l’avaient obtenue en trichant. Un nouveau coup dur pour PIA, déjà criblée de dettes.
Pour obtenir un énième prêt du FMI, les autorités pakistanaises ont d’ailleurs promis de privatiser la compagnie. Mais jusqu’ici, aucun acheteur n’a proposé une offre suffisamment élevée. Entre crashs, faux pilotes et polémiques marketing, le futur acquéreur de PIA aura fort à faire pour redresser l’image et les comptes de ce fleuron national en perdition.