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Philippe Val : « La gauche s’est fourvoyée avec la Nupes »

Philippe Val pointe du doigt l'alliance de la gauche avec des partis complaisants envers l'antisémitisme. Selon lui, cette « Nupes » signe la déchéance définitive d'un PS devenu caricatural. Et Glucksmann...

L’alliance des partis de gauche sous la bannière de la Nupes aux élections législatives suscite de vives critiques, notamment de la part de l’ancien directeur de Charlie Hebdo, Philippe Val. Dans un entretien accordé au Figaro, le journaliste dénonce cette union avec des formations aux positions jugées complaisantes vis-à-vis de l’antisémitisme. Un constat sévère qui questionne le positionnement actuel de la gauche française.

La Nupes, un front populaire dévoyé selon Val

Pour Philippe Val, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) ne serait que la continuité d’un mouvement initié depuis la “disparition d’un PS crédible“. Avec un Olivier Faure à sa tête, le Parti socialiste serait devenu un “PS de carnaval“. Le journaliste regrette que Raphaël Glucksmann ait raté l’occasion de jouer un “rôle historique” en refusant cette alliance.

Ce Front populaire est évidemment la continuité du même mouvement initié par la Nupes depuis la disparition d’un PS crédible.

Philippe Val

Un risque de dérive extrémiste

En s’alliant avec des partis comme La France insoumise, accusée par certains de complaisance envers des mouvances antisémites, la gauche prendrait le risque de se fourvoyer. Une dérive identitaire et communautariste que Philippe Val juge dangereuse :

Rien ne devrait justifier une union à gauche avec des partis complaisants à l’égard de l’antisémitisme.

Philippe Val

Il considère que la gauche est retombée dans “la poubelle de la Nupes” en s’alliant à des formations aux positions ambiguës sur ces questions. Un choix qui signerait l’impuissance d’une gauche se faisant dévorer par sa frange la plus radicale.

Glucksmann, un destin manqué ?

Selon Val, Raphaël Glucksmann aurait pu incarner un renouveau à gauche en refusant cette alliance. En y cédant, l’essayiste aurait perdu toute crédibilité :

Il a l’air d’un clown maintenant : on dirait qu’il a croisé son destin avec un nez rouge et des grandes chaussures.

Philippe Val à propos de Raphaël Glucksmann

Une occasion manquée pour celui qui aurait pu incarner une autre voie, selon le journaliste. Au final, la Nupes apparaît à ses yeux comme un rassemblement hétéroclite d’une gauche en perte de repères, tentée par les sirènes de l’extrémisme.

Une gauche en quête de refondation

Les critiques de Philippe Val mettent en lumière les défis auxquels la gauche est confrontée. Entre volonté d’union et risque de dérive radicale, l’équilibre semble difficile à trouver. Les échéances électorales à venir, à commencer par les législatives de 2024, constitueront un test pour mesurer la pertinence de la stratégie de la Nupes.

Au-delà, c’est la question de la refondation d’une gauche moderne et ancrée dans les valeurs républicaines qui se pose. Un chantier de longue haleine qui nécessitera de tirer les leçons des errements passés pour dessiner les contours d’un projet politique renouvelé. Un défi existentiel pour une famille politique en quête de sens et d’identité.

L’analyse de Philippe Val a le mérite de poser les termes du débat, même si elle peut paraître sévère. Elle invite la gauche à une profonde introspection pour ne pas se laisser happer par ses démons et trouver un nouvel élan. Un préalable indispensable pour peser dans le débat public et incarner une alternative crédible face aux autres forces politiques. Les mois à venir diront si la Nupes aura su relever ce défi ou si elle n’aura été qu’un énième avatar des errements d’une gauche en crise.

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