Un nom peu connu du grand public fait son apparition au gouvernement : Philippe Tabarot. Cet homme politique provençal de 54 ans, solidement implanté dans les Alpes-Maritimes, a été nommé ministre délégué aux Transports dans le tout nouveau gouvernement de François Bayrou. Une promotion inattendue qui envoie un message fort à la droite.
Un élu local aux Transports nationaux
Né à Cannes, Philippe Tabarot connaît bien les rouages de la politique locale. Après avoir occupé différents mandats dans les Alpes-Maritimes, dont celui de vice-président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur de 2015 à 2021, il est élu sénateur LR du département en septembre 2020.
Sa nomination comme ministre délégué aux Transports marque donc un changement d’échelle. Mais selon une source proche du dossier, son expérience du terrain et son ancrage territorial ont convaincu François Bayrou. Le nouveau locataire de Matignon aurait vu en lui l’homme de la situation pour remettre de l’ordre dans un secteur secoué par les grèves et les polémiques.
Un signal à la droite
Mais au-delà des compétences de l’élu, c’est aussi un signal politique qui est envoyé. En choisissant un sénateur Les Républicains pour ce poste stratégique, François Bayrou tend la main à la droite. Un geste d’ouverture apprécié en interne comme l’a confié un ténor LR :
La nomination de Philippe Tabarot est une excellente nouvelle. Elle montre que le nouveau gouvernement est à l’écoute de nos idées et de nos propositions.
Reste maintenant à transformer l’essai. Le nouveau ministre des Transports va devoir rapidement s’atteler aux dossiers brûlants. En tête de liste : renouer le dialogue social avec les syndicats, mettre en œuvre les investissements promis dans les infrastructures, et préparer la grande loi d’orientation des mobilités prévue pour 2025.
Un ministère sous pression
Philippe Tabarot succède à François Durovray, qui se targuait mi-décembre d’avoir désamorcé le conflit social à la SNCF. Mais les dossiers épineux restent nombreux au ministère des Transports :
- Réforme des retraites des régimes spéciaux
- Financement des nouvelles lignes TGV
- Avenir des petites lignes ferroviaires
- Décarbonation des transports
Autant de sujets qui nécessiteront un pilotage ferme mais ouvert, dans un contexte politique et social toujours tendu. Un défi de taille pour le nouveau ministre, qui va devoir faire ses preuves rapidement. La nomination de cet élu de terrain est donc un pari autant qu’un symbole pour le gouvernement Bayrou.
Un remaniement en profondeur
Au-delà du cas Tabarot, c’est un véritable jeu de chaises musicales qui s’est opéré avec ce remaniement. Si certains poids lourds sont reconduits comme Gérald Darmanin à l’Intérieur ou Bruno Le Maire à l’Économie, de nouveaux visages font leur apparition. Signe que François Bayrou veut imprimer sa marque, avec un savant dosage entre expérience et renouvellement.
Parmi les autres surprises, citons le retour de Manuel Valls à la Chancellerie, la nomination d’Élisabeth Borne à l’Éducation ou encore l’arrivée de Marc Fesneau à l’Agriculture. Des choix qui ne doivent rien au hasard et dessinent les priorités du nouveau gouvernement.
Cap sur les législatives
Maintenant que la composition du gouvernement est connue, tous les regards se tournent vers les élections législatives prévues au printemps 2024. L’enjeu est de taille pour François Bayrou qui espère décrocher une majorité stable pour mettre en œuvre son projet.
Cela passera par sa capacité à rassembler au-delà de son camp, comme le symbolise la nomination de Philippe Tabarot. Un pari audacieux dont il faudra suivre attentivement les résultats dans les prochains mois. Une nouvelle séquence politique s’ouvre, avec son lot d’inconnues et de surprises en perspective.