Alors que plusieurs joueurs phares de l’équipe de France ont récemment pris position dans le débat politique à l’approche des élections législatives, le président de la Fédération Française de Football, Philippe Diallo, a tenu à réaffirmer mardi la neutralité de l’institution. Lors d’une conférence de presse organisée en marge du match des Bleus contre l’Autriche à l’Euro 2024, il a rappelé l’importance de préserver l’unité autour de la sélection nationale.
La FFF garante de la liberté d’expression des joueurs
Face aux journalistes, Philippe Diallo a d’abord souligné que la FFF garantissait aux joueurs leur liberté d’expression. « Ce sont des jeunes hommes qui ont un regard sur la société. Il ne m’appartient pas de brider leur opinion sur un certain nombre de sujets qui concerne leur génération », a-t-il déclaré. Le président a salué le fait que certains soient allés plus loin que l’appel au vote, tout en assurant respecter leur démarche.
Cependant, en tant que représentant d’une fédération sportive régie par des principes de neutralité, Philippe Diallo a tenu à clarifier sa position :
Je suis président de la Fédération, pas d’un parti. Je n’ai pas de consigne de votes à donner aux Français. Les principes associatifs d’une fédération, sont ceux de la neutralité et de ne pas évoquer des débats religieux ou politiques.
– Philippe Diallo, président de la FFF
Représenter la diversité des Français
Le président a insisté sur le fait que la FFF se devait de rassembler les Français dans leur diversité d’opinion. Pour lui, sa position est complémentaire avec celle des joueurs. Il a également réaffirmé que l’institution serait respectueuse du vote démocratique des Français, quelle qu’en soit l’issue.
Interrogé sur l’éventualité de travailler avec un ministre issu du Rassemblement National à l’avenir, Philippe Diallo a botté en touche, se refusant à tout exercice de « politique-fiction ».
Éviter toute récupération politique
Le président de la FFF a toutefois mis en garde contre les risques de récupération politique, appelant les joueurs à la vigilance :
Je ne veux pas de récupération politique, quels que soient les partis. Je ne veux pas que la sélection soit instrumentalisée.
– Philippe Diallo, président de la FFF
Il a rappelé aux Bleus l’influence considérable qu’ils avaient sur la jeunesse de par leur statut de stars médiatiques. Tout en soulignant qu’il s’agissait de garçons responsables, il les a invités à la prudence.
Trouver un équilibre subtil
Philippe Diallo s’est voulu rassurant sur l’absence de tensions entre la fédération et les joueurs, évoquant un dialogue constructif avec les principaux intéressés. Il a cherché à minimiser tout décalage entre la position institutionnelle et les propos des stars des Bleus.
Le président de la FFF s’est ainsi efforcé de tracer une ligne de crête entre le respect de la liberté de parole des joueurs et la neutralité attendue de l’institution qu’il dirige. Un équilibre subtil à trouver pour préserver à la fois l’unité de la sélection et les valeurs républicaines en cette période électorale.
Il a également balayé le sentiment d’un échec lié au refus de plusieurs joueurs majeurs de participer aux Jeux Olympiques de Paris, préférant remercier les clubs ayant accepté de libérer leurs internationaux. Philippe Diallo s’est voulu confiant dans la capacité de l’équipe de France olympique à briller malgré ces défections.
En conclusion, par cette prise de parole, le président de la FFF a cherché à réaffirmer le positionnement apolitique de la fédération, tout en ménageant la liberté d’expression dont jouissent les stars de l’équipe de France. Un numéro d’équilibriste rendu nécessaire par l’incursion de plusieurs cadres des Bleus dans le débat politique national à l’approche d’échéances électorales majeures.