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Petits arrangements à l’Assemblée : la démocratie en péril ?

L'Assemblée nationale traverse une période trouble. Entre arrangements opaques et manquements démocratiques, les fondements de nos institutions sont ébranlés. Retour sur ces dérives qui soulèvent de sérieuses questions sur l'avenir de notre démocratie...

La démocratie parlementaire française traverse une zone de turbulences. Les récents événements à l’Assemblée nationale, entre opacité des décisions et arrangements douteux, donnent une image préoccupante de nos institutions. Le fonctionnement même de notre démocratie semble mis à mal par une série de dérives inquiétantes.

Cumul des mandats : la règle bafouée

Le cas de deux ministres en exercice, dont le premier d’entre eux, élus présidents de groupe à l’Assemblée avant même la démission du gouvernement, illustre un mépris flagrant de l’interdiction du cumul des mandats pourtant inscrite dans la Constitution. Invoquer un “statut spécifique” des groupes ou un avis de juristes sur cet “entre-deux” inédit ne change rien à l’affaire. Le signal envoyé est désastreux.

Durant un ou deux mois, dix-sept ministres en titre seront bien députés et ministres, en totale contradiction avec l’esprit et la lettre de nos lois fondamentales.

Guillaume Tabard, éditorialiste

Petit arrangements entre amis

Cette entorse à une règle essentielle de la séparation des pouvoirs exécutif et législatif n’est hélas pas isolée. Les petits arrangements se multiplient à l’Assemblée, loin de l’exemplarité et de la transparence attendues de nos élus.

  • Des groupes parlementaires créés de toutes pièces sans réelle cohérence politique
  • Des présidences de commission utilisées comme monnaie d’échange
  • Des moyens et des temps de parole répartis en dépit du pluralisme

Autant de dérives et de combines qui remettent en cause les fondements mêmes du débat démocratique et du contrôle parlementaire. La démocratie représentative en sort affaiblie, et avec elle la confiance des citoyens dans ceux censés incarner la volonté générale.

Principes bafoués et coup de force

Plus grave encore, certains voudraient carrément exclure un parti politique, aussi contestable soit-il, des instances de l’Assemblée nationale, au mépris du suffrage universel. Si la présidence de l’Assemblée est un choix politique, les postes de vice-président ou de questeur doivent refléter la diversité des sensibilités. Y déroger, c’est fouler aux pieds les principes les plus élémentaires de la République.

Face à ces dangereuses dérive, il est grand temps de réaffirmer l’indépendance du Parlement, la transparence de son fonctionnement et le respect du pluralisme démocratique. C’est à ce prix que l’Assemblée retrouvera la légitimité et la crédibilité dont elle a tant besoin en ces temps troublés. La démocratie n’est pas un long fleuve tranquille, mais elle mérite mieux que ces petits arrangements entre amis.

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