Françaises, Français, l’heure est grave. Vous vous apprêtez à former votre premier gouvernement de coalition, un grand saut dans l’inconnu. Mais rassurez-vous, chez vos voisins belges, c’est notre lot quotidien. Forts de notre expérience, on se permet de vous donner quelques conseils bienveillants pour réussir cet exercice périlleux.
Gardez votre calme, la tempête passera
Première chose à savoir : au début, ça va tanguer. Beaucoup. Les partis vont s’écharper, clamer qu’ils ne gouverneront « jamais » ensemble, se traiter de tous les noms. Ne paniquez pas, c’est normal. Ce qui se dit le samedi ne tient plus le lundi. Les postures de campagne finissent par s’estomper, les ego se rangent au placard et tout le monde se met autour de la table. Enfin presque.
Commencez petit, visez loin
On sait que vous aimez voir grand. Mais en matière de coalition, mieux vaut y aller étape par étape. Commencez par des petites alliances, genre un parti de droite, un du centre. Mariez les contraires mais pas trop. Une fois que vous maîtrisez la technique, vous pourrez tenter des attelages plus audacieux façon arc-en-ciel (ça vous rappelle quelque chose ?). Le graal ultime, c’est d’arriver à faire cohabiter des partis qui ne peuvent pas se saquer. Chez nous on y arrive, vous verrez c’est fun !
Trouvez des terrains d’entente, même improbables
Pour que votre attelage tienne la route, il faut trouver des points de convergence. Ça peut être un programme commun a minima, la peur de nouvelles élections ou juste l’envie de garder son siège au chaud. Soyez créatifs, explorez des terrains insoupçonnés. Vous seriez surpris de voir sur quoi des gens que tout oppose peuvent se mettre d’accord.
L’art de la coalition, c’est de transformer des lignes rouges en roses pâle.
Un politicien belge expérimenté
Préparez-vous à d’intenses négociations
Ayez des nerfs d’acier et des réserves de patience. Les tractations pour former une coalition peuvent durer des semaines, des mois, voire des années (547 jours pour notre record !). Prévoyez des caisses de bière et de bonnes frites, ça aide à tenir. Entre les réunions marathons, les passages en force et les compromis boiteux, vous allez en baver. Mais le jeu en vaut la chandelle !
Filez des portefeuilles et des postes clés
Une coalition, c’est donnant-donnant. Chacun doit y trouver son compte. Alors soyez généreux, distribuez des ministères, des présidences de commission, des porte-parolats. Vous pouvez même créer des postes sur mesure taillés pour certains. L’essentiel c’est que tout le monde reparte avec un os, pardon un trophée.
Parti | Revendications clés | Postes obtenus |
Faction A | Ministère de l’économie | Ministère du budget |
Parti B | Réforme de l’éducation | Ministère de l’éducation |
Mouvement C | Plan de relance vert | Ministère de la transition écologique |
Préparez un bon accord de coalition
Un bon accord, c’est la clé. Il doit être assez vague pour contenter tout le monde mais assez précis pour tenir la route. Dosez subtilement les promesses lénifiantes, les objectifs inatteignables et les réformes tape-à-l’œil. Saupoudrez de quelques lignes rouges faciles à contourner. Évitez les sujets qui fâchent en les renvoyant à plus tard. Et surtout rédigez un truc bien long que personne ne lira en entier.
Mettez en scène votre équipe de choc
Vous avez réussi à accoucher d’une coalition ? Félicitations, le plus dur est fait ! Maintenant, place au show. Organisez une belle photo de famille, faites des selfies complices, vantez le rassemblement et le dépassement des clivages. Vendez votre bébé dans les médias, façon « équipe de choc », « gouvernement de combat », « alliance historique ». Vous verrez, les électeurs adorent ces moments d’émotion.
Tenez bon malgré les secousses
Dernière chose, accrochez-vous ! Une fois passée l’euphorie des débuts, ça va secouer. Les partenaires vont se bouffer le nez, se planter des couteaux dans le dos, menacer de claquer la porte au moindre désaccord. Restez zen, ça fait partie du jeu. Entre l’art du compromis et la culture du « en même temps », vous allez jongler. Parfois ça marchera, parfois ça cassera. C’est la vie des coalitions !
Si rien ne va plus, rappelez-vous qu’en Belgique, on a un joker : menacer de se rattacher à la France. Ça calme direct. À vous de trouver votre équivalent. On vous fait confiance, vous êtes des bons. Et si vous avez besoin de conseils, on reste là !