Ce dimanche, c’était le grand retour du rugby en Top 14 avec le traditionnel « Boxing Day ». Et pour l’USAP, quel retour ! Devant un stade Aimé-Giral chauffé à blanc, les Catalans ont réalisé une prestation XXL pour venir à bout du Stade Rochelais (21-13). Une victoire qui fait un bien fou aux hommes de Franck Azéma, et qui les relance dans la course au maintien.
Des Catalans survoltés
Dès l’entame du match, le ton était donné. Sur le coup d’envoi, les Perpignanais se sont arrachés pour aller gratter le ballon dans les 22 mètres rochelais. Un engagement et une envie qui n’ont jamais faibli pendant 80 minutes. Malgré le défi physique proposé par le pack maritime, réputé comme l’un des plus puissants d’Europe, l’USAP a fait mieux que rivaliser.
Les avants « sang et or » ont même pris l’ascendant en mêlée fermée, récupérant plusieurs pénalités précieuses. Ils ont aussi été impériaux sur les ballons portés, secteur dans lequel les Rochelais excellent habituellement. Mais c’est surtout le dynamisme et les initiatives des trois-quarts qui ont fait la différence.
Le réveil des Fidjiens
Les ailiers fidjiens de l’USAP ont été inarrêtables. D’après les statistiques du match, Eroni Sau et Alevereti Duguivalu cumulent à eux deux 262 mètres parcourus ballon en main et 12 défenseurs battus ! Une performance digne de leurs plus belles heures.
Sau, alias « The Sledgehammer », a notamment inscrit un essai après une percée dévastatrice. Son compère Duguivalu n’a pas été en reste, martyrisant les extérieurs rochelais par sa puissance et ses crochets déroutants. La paire de centres Taumoepeau-Acebes a parfaitement alimenté ses finisseurs.
Un leader qui montre l’exemple
Le troisième ligne et capitaine Mathieu Acebes fut l’autre grand bonhomme côté catalan. Omniprésent dans le combat, il a muselé les velléités offensives maritimes par son activité incessante dans les rucks. Un véritable poison pour l’attaque rochelaise. Son abnégation a déteint sur tous ses partenaires.
Grâce à cet état d’esprit irréprochable, l’USAP a pu tenir le score malgré le sursaut d’orgueil des Rochelais en seconde période. Les entrants Lotrian, Ecochard et Tilsley ont parfaitement tenu le choc pour préserver ce succès crucial.
Des Rochelais méconnaissables
Côté maritime, il y a clairement de quoi s’inquiéter. Les joueurs de Ronan O’Gara sont passés au travers, surtout en première mi-temps. Indisciplinés et dominés dans l’engagement, ils n’ont jamais réussi à mettre leur jeu en place.
D’après les observateurs, le pack rochelais a souffert comme rarement cette saison, concédant de nombreuses pénalités en mêlée fermée. Un secteur habituellement dominant qui interroge forcément quand on connait les ambitions du club.
Hastoy, symbole des difficultés rochelaises
Le demi d’ouverture Antoine Hastoy, récemment appelé en équipe de France, symbolise le rendement insuffisant des Maritimes. Fébrile au pied et peu inspiré dans l’animation, il est passé à côté de son sujet. Ses nombreuses approximations ont plombé les timides temps forts de son équipe.
Son absence de prise d’initiatives a également surpris, lui qui avait habitué les observateurs à plus d’audace et de créativité depuis son arrivée en Charente-Maritime. Un jour sans, certes, mais qui tombe au plus mal compte tenu du contexte.
Un mal récurrent à l’extérieur
Plus inquiétant, ce revers s’inscrit dans une spirale négative dès que La Rochelle s’exporte loin de son antre de Marcel-Deflandre. Les Jaune et Noir n’ont gagné qu’une seule fois hors de leurs bases cette saison en Top 14. Un bilan famélique pour un prétendant au Brennus.
Malgré les déclarations rassurantes de leur manager Ronan O’Gara, les Maritimes semblent avoir du mal à retrouver la grinta et la constance qui faisaient leur force la saison passée. À mi-parcours, l’heure est déjà à la remise en question pour ne pas voir le wagon des qualifications s’échapper.
Un succès fondateur pour l’USAP ?
Côté catalan, ce succès de prestige face au dernier finaliste du Top 14 doit servir de déclic. Dans un championnat extrêmement serré, chaque point compte pour le maintien. Surtout à domicile.
D’après Franck Azéma, entraîneur de l’USAP, cette victoire est « porteuse d’espoir ». Reste à la confirmer dès le week-end prochain sur le terrain du Racing 92. Un autre gros morceau pour Perpignan, mais qui paraît plus accessible après avoir fait tomber le Stade Rochelais.
Le maintien passera de toute façon par des performances de cette envergure à Aimé-Giral. Les supporters perpignanais, encore sous le charme, ne demandent qu’à revivre de telles émotions. À Patrick Arlettaz et ses hommes de transformer l’essai !