Au sommet de sa gloire, l’acteur espagnol Pedro Alonso, célèbre pour son rôle marquant dans la série “La Casa de Papel”, a choisi de s’éloigner des feux des projecteurs pour entreprendre un voyage initiatique au cœur du Mexique. Une quête spirituelle profonde, à la rencontre des sagesses ancestrales, qu’il dévoile dans un documentaire intimiste disponible sur Netflix.
Un cheminement intérieur entre traditions et modernité
Pour Pedro Alonso, ce périple au pays des Mayas est l’aboutissement de vingt années d’introspection. Après des débuts fulgurants et des premiers rôles remarqués, l’acteur traverse une période creuse. “A trente ans et des poussières, j’ai senti que le train était parti sans moi”, confie-t-il. C’est alors qu’il se tourne vers la méditation, “par pur instinct de survie”.
Son voyage spirituel prend un nouveau tournant lors de ses premières visites au Mexique. Fasciné par les traditions chamaniques, il décide de partir sur les traces des sagesses indigènes, du Chiapas au Oaxaca. Un parcours initiatique qu’il documente dans “En la nave del encanto” (“Dans la nef de l’enchantement”), où il partage son expérience des rituels ancestraux comme le temazcal, bain de vapeur médicinal, ou l’ayahuasca, plante aux vertus hallucinogènes utilisée par les chamans.
Je parle à partir de mes doutes, de mes recherches, de mes tentatives, de mes parts d’ombre, en essayant de cartographier un chemin de la connaissance de soi.
Pedro Alonso
Sagesses indigènes vs “monde toxique” occidental
Si Pedro Alonso assume ses paradoxes, se disant amoureux du chaos de Mexico tout en louant les bienfaits de la médecine occidentale, il s’interroge sur le destin de nos sociétés modernes. “Nous vivons dans un monde toxique”, déplore-t-il, pointant du doigt les ravages de la dépression. Un mal-être qu’il attribue à une perte de repères et de connexion avec la nature et les cycles de la Terre.
A l’opposé, les communautés indigènes accordent une place centrale aux anciens et à la transmission des savoirs. “Quand tu arrives dans un village, le grand-père est au centre”, remarque l’acteur, qui aspire à “connaître des gens fascinants, cultivés, sensibles, amoureux, qui [lui] fassent sentir d’autres longueurs d’ondes dans les relations humaines”.
Plantes sacrées : entre potentiel thérapeutique et législation
Si Alonso ne recommande pas l’usage de l’ayahuasca à tout un chacun, il invite à s’interroger sur le statut des plantes rituelles, souvent classées comme stupéfiants en Occident. “Les Américains, avec Nixon, ont décrété que toutes les drogues incarnaient le démon”, regrette-t-il, appelant au débat sur une éventuelle législation, sans pour autant se prononcer clairement en faveur d’une légalisation totale.
Car pour l’acteur, l’essentiel est ailleurs : dans la reconnexion à soi et au vivant que permettent des pratiques comme la méditation, accessible à tous. Un message d’espoir et de sagesse qu’il espère transmettre à travers son documentaire, véritable invitation au voyage intérieur.
Je veux voyager pour connaître des gens fascinants, cultivés, sensibles, amoureux, qui me fassent sentir d’autres longueurs d’ondes dans les relations humaines.
Pedro Alonso
De Berlin à la Voie du Guerrier Pacifique
Malgré cet engagement sur la voie spirituelle, Pedro Alonso n’en oublie pas pour autant son métier d’acteur. Il reprendra prochainement le chemin des plateaux pour une nouvelle saison de “Berlin”, série dérivée de La Casa de Papel centrée sur son personnage emblématique. Preuve qu’il est possible de cheminer vers la sagesse sans renoncer aux “plaisirs toxiques” de la vie, comme il le dit lui-même avec un sourire en coin.
Une dualité que résume parfaitement la vision de la richesse de ce fils de Galice, bien loin des paillettes et des millions de dollars : “Quand un oeuf sur le plat a la même saveur que les oeufs sur le plat de mon village”. La voie de l’acteur philosophe, à mi-chemin entre le braqueur Berlin et le Guerrier Pacifique.