Au-delà des feux des projecteurs et du succès international lié à son rôle emblématique de braqueur psychopathe dans la série à succès “La Casa de Papel”, l’acteur espagnol Pedro Alonso s’est lancé dans une quête spirituelle au cœur du Mexique. Un cheminement intérieur qu’il dévoile dans un documentaire poignant intitulé “En la nave del encanto”, disponible sur Netflix depuis le 7 janvier.
Dans ce “road-movie” introspectif, le comédien de 53 ans nous emmène sur les traces des sagesses ancestrales mexicaines. Entre rituels de purification comme le temazcal, bain de vapeur médicinal pré-hispanique, et cérémonies chamaniques impliquant l’ayahuasca, une plante aux propriétés hallucinogènes utilisée par les cultures indigènes, Pedro Alonso poursuit un travail sur lui-même entamé il y a plus de 20 ans.
Une quête spirituelle née d’une dépression
C’est une période difficile qui a poussé l’acteur à s’engager sur cette voie. Après des débuts fulgurants au théâtre puis au cinéma, Pedro Alonso traverse une profonde remise en question à l’aube de la trentaine. “J’ai senti que le train était parti sans moi”, confie-t-il. Une dépression qui le pousse à se tourner vers la méditation, “par pur instinct de survie”.
Ce premier pas marque le début d’un long cheminement. Sa découverte des sagesses ancestrales prend véritablement forme lors de ses premiers séjours au Mexique. Un pays qui ne cessera ensuite de le rappeler, comme en témoigne ce documentaire né pendant la pandémie, fruit de ses réflexions sur ses expériences passées.
Entre chamanisme et remise en question de l’Occident
Si Pedro Alonso assume sa fascination pour les rituels chamaniques impliquant des plantes comme le peyote ou l’ayahuasca, il se défend de vouloir en faire la promotion tous azimuts. “Je ne recommanderais pas à tout le monde de prendre de l’ayahuasca”, souligne-t-il, insistant davantage sur l’importance de la méditation pour “se reconnecter avec soi-même et les cycles de la terre”.
Son périple mexicain est aussi l’occasion pour lui de porter un regard critique sur la société occidentale moderne. “Nous vivons dans un monde toxique”, estime-t-il, pointant du doigt les ravages de la dépression. Un mal-être qu’il attribue en partie à la perte de repères et au manque de considération pour les aînés, à l’opposé de ce qu’il a pu observer dans les communautés indigènes.
Un acteur en quête de sens et d’authenticité
Malgré son attachement pour Mexico, ville anarchique qu’il avoue aimer, Pedro Alonso aspire aujourd’hui à plus de simplicité et d’authenticité dans ses rencontres. “Je veux voyager pour connaître des gens fascinants, cultivés, sensibles, amoureux, qui me fassent sentir d’autres longueurs d’ondes dans les relations humaines”, confie-t-il.
Un désir de sens qu’il tente de concilier avec les réalités de son métier. Car s’il s’apprête à retrouver le personnage de Berlin pour une nouvelle saison de la série dérivée de “La Casa de Papel”, Pedro Alonso semble désormais en quête d’une autre forme de richesse. Celle des petits plaisirs simples de la vie, comme un œuf au plat qui aurait “la même saveur que les œufs au plat de [son] village”.
Je parle à partir de mes doutes, de mes recherches, de mes tentatives, de mes parts d’ombre, en essayant de cartographier un chemin de la connaissance de soi.
Pedro Alonso
Un documentaire touchant, miroir d’un homme en pleine introspection, qui nous rappelle que la quête de sens et de spiritualité n’est pas incompatible avec une vie sous les feux des projecteurs. Une belle leçon de vie à méditer pour ce début d’année.