Un nouveau séisme secoue l’Eglise d’Angleterre. Selon une source proche de l’institution, l’archevêque d’York, numéro deux de l’Eglise anglicane, est sous le feu des critiques. Il est accusé d’avoir tardé à agir dans une sordide affaire impliquant un prêtre pédophile. Cette révélation intervient quelques semaines seulement après la démission fracassante du chef spirituel de l’Eglise, l’archevêque de Canterbury, suite à un scandale d’agressions sexuelles étouffé par la hiérarchie ecclésiastique. L’institution traverse une crise sans précédent.
Un prêtre pédophile maintenu en poste pendant des années
Au cœur de ce nouveau scandale, les agissements d’un certain David Tudor, prêtre anglican. Malgré des interdictions répétées de se retrouver seul avec des enfants suite à plusieurs cas d’agressions sexuelles, ce dernier a été maintenu en poste pendant près d’une décennie par sa hiérarchie. Une situation rendue possible par l’inaction coupable de l’archevêque d’York de l’époque, Stephen Cottrell, qui n’a pas pris les mesures nécessaires pour écarter ce prédateur.
D’après les révélations d’une enquête journalistique, au moins sept femmes affirment avoir été agressées sexuellement par David Tudor lorsqu’elles étaient mineures. Elles pointent du doigt les manquements et la passivité de l’Eglise face à ce prêtre qui officiait depuis plus de 46 ans, gravissant les échelons grâce à ses prêches charismatiques.
La crédibilité de l’archevêque d’York remise en cause
L’archevêque Stephen Cottrell, qui doit prendre provisoirement la tête de l’Eglise d’Angleterre en janvier suite à la démission de Justin Welby, voit sa position fragilisée par cette affaire. Ses justifications tardives et son refus de démissionner passent mal au sein d’une institution déjà profondément ébranlée.
Le fait de ne pas avoir agi dans cette affaire sape complètement la crédibilité de l’archevêque d’York. Comment peut-on avoir l’autorité morale et éthique de diriger une institution dans de telles conditions ?
Helen-Ann Hartley, évêque de Newcastle
Une culture du silence et de l’impunité
Ce nouveau scandale met en lumière les dysfonctionnements de l’Eglise anglicane dans sa gestion des affaires de pédocriminalité en son sein. Malgré les alertes et les rapports accablants, la culture du silence et de la dissimulation semble perdurer, permettant à des prédateurs sexuels d’échapper à la justice pendant des décennies.
Un précédent rapport datant d’il y a quatre ans pointait déjà du doigt les plus hautes instances de l’Eglise, les accusant d’avoir laissé perdurer un système protégeant les agresseurs. Force est de constater que les leçons n’ont pas été tirées et que de profondes réformes sont plus que jamais nécessaires pour restaurer la confiance des fidèles.
Vers la création d’un organe indépendant pour traiter ces affaires?
Face à la crise, l’archevêque d’York Stephen Cottrell promet de tout mettre en œuvre pour instaurer un « organe indépendant » chargé d’épauler les responsables ecclésiaux dans la gestion des cas d’agressions sexuelles. Une structure qui permettrait aussi aux victimes et lanceurs d’alerte de s’exprimer.
Mais cette annonce suffira-t-elle à apaiser la colère et restaurer la crédibilité d’une institution gangrénée par les affaires? Rien n’est moins sûr tant le chemin semble encore long pour faire la lumière sur ces sombres dossiers et apporter les réponses qu’attendent les victimes depuis trop longtemps.
Une chose est sûre, l’Eglise d’Angleterre traverse une crise majeure qui l’oblige à se réformer en profondeur. Au-delà des déclarations d’intention, il est urgent pour elle de passer aux actes afin de tourner définitivement la page de ces années noires. L’avenir de l’institution et la confiance des fidèles en dépendent.