Alors que Donald Trump a promis un nouveau retrait des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat, plusieurs pays émergents affirment leur volonté de poursuivre leurs engagements en faveur de l’environnement. Le Brésil, la Chine et l’Inde se positionnent notamment comme des acteurs clés de la diplomatie climatique mondiale.
Des pays émergents déterminés à tenir le cap
Si la décision de Trump est un coup dur, l’accord de Paris devrait tout de même survivre selon les experts. En effet, la quasi-totalité des pays du monde en restent membres, à quelques exceptions près comme l’Iran, la Libye ou le Yémen. Et depuis 10 ans, les engagements collectifs ont permis d’améliorer les prévisions en matière de réchauffement.
Parmi les nations fermement engagées, le Brésil fait figure de leader. Le pays accueillera en novembre la COP30, la plus grande conférence annuelle de l’ONU sur le climat, en plein cœur de l’Amazonie. Son président Lula se veut un porte-drapeau mondial de l’environnement et depuis son arrivée au pouvoir, la déforestation a chuté en Amazonie. Le Brésil préside aussi actuellement les BRICS, ce bloc de grandes économies en développement qui cherche à remodeler l’ordre mondial.
L’Inde et la Chine, des géants verts en devenir
Autre poids lourd, l’Inde met en avant son leadership sur les énergies renouvelables. Le Premier ministre Narendra Modi vante les progrès de son pays dans le solaire et l’éolien.
Mais c’est surtout la Chine qui devrait soutenir avec force le multilatéralisme climatique pendant le mandat de Trump. Pékin était resté attaché à l’accord de Paris lors du premier retrait américain, sans renier ses objectifs de long terme.
La Chine produit aujourd’hui plus de la moitié des véhicules électriques dans le monde, 70% des éoliennes et 80% des panneaux solaires.
Li Shuo, expert à l’Asia Society Policy Institute
Cette avancée technologique a permis de réduire fortement les coûts, y compris pour les pays importateurs. Dans un contexte mondial difficile pour l’action climatique, les performances chinoises pourraient donc s’avérer salvatrices selon Li Shuo.
L’Europe garde le cap malgré les difficultés
De son côté, l’Union européenne a une longue tradition de leadership climatique. Entre 2022 et 2023, elle a réduit ses émissions de 7,5%, une performance loin devant les autres pays riches. L’UE est également le premier bailleur international dans la lutte contre le réchauffement.
Lors du premier mandat de Trump, Bruxelles avait lancé avec la Chine et le Canada un dialogue sur le climat en attendant le retour des États-Unis. Un effort similaire sera nécessaire dans la période mouvementée qui s’annonce. Mais l’UE fait face à d’importantes difficultés budgétaires et à des revirements politiques en faveur de partis plutôt hostiles aux énergies vertes.
D’autres exemples à suivre
Parmi les autres pays déterminés à agir, le Royaume-Uni affirme vouloir redevenir un leader sur le climat. En 2024, son mix électrique n’a jamais été aussi bas carbone. La Barbade et le Kenya sont eux des fers de lance d’une réforme financière mondiale en faveur des pays pauvres.
Enfin, la Colombie a pris un engagement fort : celui de cesser l’extraction de combustibles fossiles, pourtant sa principale source de revenus à l’exportation. Bogota a même signé un traité international visant à éliminer progressivement pétrole, charbon et gaz.
Autant d’exemples qui prouvent que malgré le retrait américain, la dynamique enclenchée par l’accord de Paris il y a 8 ans est toujours vivace. À condition que les principaux pays émergents tiennent leurs promesses et endossent un leadership renforcé dans les années à venir.
