La décision de Christelle Morançais, présidente de la région Pays de la Loire, de réduire drastiquement les subventions culturelles en 2025 et 2026 continue de faire des vagues. Malgré une manifestation ayant rassemblé plus de 3000 personnes fin novembre à Nantes et une pétition signée par près de 98 000 personnes dont de nombreux artistes, l’élue proche du parti Horizons maintient le cap.
Une Coupe Budgétaire Massive et Controversée
Le projet de budget présenté par Christelle Morançais prévoit une baisse de 100 millions d’euros des dépenses régionales, dont 10% concerneraient les subventions au sport et à la culture. Un choix qui suscite l’indignation du monde culturel, le syndicat français des artistes (SFA-CGT) dénonçant une amputation de 73% du budget culturel.
Face aux critiques, la présidente de région assume totalement sa décision : « J’assume totalement de baisser nos dépenses et nos subventions. Tous les secteurs seront concernés », a-t-elle déclaré dans un entretien accordé à plusieurs médias locaux. Elle souligne que l’effort ne concerne pas uniquement la culture, mais l’ensemble des partenaires de la région, « dans le sport, la vie associative ou l’économie ».
La Finalité des Subventions en Question
Un argument central avancé par Christelle Morançais est que « aucune subvention que nous accordons n’a pour finalité de financer un emploi ou payer un loyer ». Une affirmation qui ne convainc pas les acteurs culturels, inquiets des répercussions de ces coupes budgétaires sur l’emploi dans le secteur et la survie de nombreuses structures.
La culture serait donc un monopole intouchable ?
Christelle Morançais, sur le réseau social X, le 12 novembre 2024
Ce questionnement provocateur de la présidente de région illustre sa volonté de remettre en cause ce qu’elle semble considérer comme des privilèges du secteur culturel. Une posture qui passe mal auprès des artistes et professionnels mobilisés, qui y voient une négation de leur rôle essentiel dans la vie de la cité.
Un Calendrier Inflexible Malgré la Contestation
Si Christelle Morançais se dit ouverte au dialogue sur les modalités d’application de ces baisses de subventions, elle exclut tout retour en arrière sur le principe. Deux options sont sur la table : une coupe immédiate de 100% dès 2025, ou un étalement sur deux ans avec 50% en 2025 puis un arrêt total en 2026. « On ne revient pas sur ce principe », tranche-t-elle.
La présidente de région confirme par ailleurs la suppression de 100 postes non remplacés au sein des directions de la région, assurant qu’il y aura « les moyens pour accompagner chacun ». Des garanties qui peinent à apaiser les craintes des personnels concernés.
Une Mobilisation Qui Ne Faiblit Pas
Du côté des opposants à ces coupes budgétaires, la détermination reste intacte. La pétition lancée il y a plusieurs semaines continue de gagner des signatures, et de nouvelles actions sont prévues pour tenter de faire plier l’exécutif régional.
Artistes, responsables de structures culturelles, et citoyens attachés à une politique culturelle ambitieuse fourbissent leurs arguments pour démontrer les effets délétères de cette cure d’austérité. Ils espèrent rallier l’opinion publique à leur cause et faire de ce dossier un enjeu politique majeur dans la région.
Reste à savoir si ce bras de fer trouvera une issue dans les mois à venir. À ce stade, malgré les vives protestations, Christelle Morançais semble déterminée à ne pas dévier de la trajectoire fixée. Un pari risqué alors que la colère gronde dans le monde de la culture, traditionnellement très mobilisé dans les Pays de la Loire.
Les semaines et mois à venir s’annoncent décisifs pour l’avenir culturel de la région. Les opposants aux coupes budgétaires sont bien décidés à intensifier la pression pour préserver ce qu’ils considèrent comme un pilier essentiel des politiques publiques. La présidente de région, elle, devra assumer les conséquences de son choix et convaincre qu’il ne s’agit pas d’une remise en cause profonde du soutien à la création et à la diffusion artistique sur le territoire. Un défi de taille dans un contexte de forte tension.