Imaginez une coureuse cycliste, championne olympique, qui, après avoir triomphé sur les pavés mythiques de Paris-Roubaix, se présente à Liège-Bastogne-Liège avec une cheville à peine remise et une détermination en acier. Cette coureuse, c’est Pauline Ferrand-Prévot, une figure incontournable du cyclisme féminin, prête à défier les meilleures grimpeuses du monde sur la légendaire Doyenne. À 33 ans, elle revient sur cette classique belge avec une ambition claire : briller dans les montées et s’imposer dans un final technique. Mais comment une athlète, après des semaines de soins et de repos forcé, peut-elle viser si haut ? Cet article plonge dans son parcours, ses défis, et ses espoirs pour cette course emblématique.
Un Retour Très Attendu à Liège-Bastogne-Liège
Liège-Bastogne-Liège, surnommée la Doyenne des classiques, est une épreuve redoutable. Avec ses 2 900 mètres de dénivelé et ses côtes impitoyables, elle ne pardonne aucune faiblesse. Pour Pauline Ferrand-Prévot, cette course marque un retour après sept ans d’absence. En 2018, elle avait terminé septième, une performance honorable mais loin de ses ambitions actuelles. Aujourd’hui, forte de son expérience et de son récent succès à Paris-Roubaix, elle aborde la course avec une confiance renouvelée.
Son équipe, Visma-Lease a Bike, a partagé son enthousiasme sur les réseaux sociaux, annonçant une préparation minutieuse pour clore les classiques printanières en beauté. Mais ce retour n’a pas été sans obstacles. Après Paris-Roubaix, où elle a couru malgré une santé fragile, Pauline a dû faire face à une récupération compliquée. Sa cheville droite, blessée, a nécessité plusieurs visites à l’hôpital. Pourtant, loin de se décourager, elle voit dans ce repos forcé un atout : une fraîcheur physique qui pourrait faire la différence sur les routes wallonnes.
De Paris-Roubaix à Liège : Un Parcours Semé d’Embûches
Revenons un instant sur l’exploit de Pauline à Paris-Roubaix. Cette course, connue pour ses pavés brutaux, est un défi physique et mental. Malgré une condition affaiblie, elle a dominé l’épreuve, prouvant sa résilience et son talent. Mais ce triomphe a eu un coût. « J’avais du mal à récupérer », a-t-elle confié. La fatigue accumulée et les douleurs à la cheville l’ont forcée à lever le pied, mettant temporairement de côté les compétitions.
J’ai fait quelques aller-retours à l’hôpital pour traiter ma cheville. L’avantage, c’est que j’aurai de la fraîcheur demain.
Pauline Ferrand-Prévot
Cette pause stratégique lui a permis de se concentrer sur sa guérison. Contrairement à ses concurrentes, qui ont dépensé de l’énergie lors de la Flèche Wallonne sous une météo capricieuse, Pauline est restée à l’abri, préservant ses forces. Ce choix pourrait s’avérer décisif dans une course où l’endurance et la lucidité sont essentielles.
La Roche-aux-Faucons : Le Moment de Vérité
Liège-Bastogne-Liège est une course de grimpeurs. La Roche-aux-Faucons, dernière difficulté majeure, est souvent le théâtre des grandes décisions. Avec ses pentes raides, elle sépare les prétendantes des championnes. Pauline, qui excelle dans les efforts intenses, mise sur cette ascension pour rester au contact des meilleures. « Je veux grimper et basculer avec les premières », a-t-elle déclaré, soulignant son intention de jouer un rôle actif dans la course.
Mais la Roche-aux-Faucons n’est que le prélude à un final technique. Les derniers kilomètres, sinueux et exigeants, favorisent les coureuses capables de combiner puissance et stratégie. Pauline, avec son expérience en VTT, possède un atout : une lecture fine du terrain et une agilité qui pourraient lui permettre de se démarquer dans un sprint disputé.
Les clés de la course :
- Gérer l’effort : Avec 2 900 m de dénivelé, la course exige une excellente gestion de l’énergie.
- La Roche-aux-Faucons : Une ascension décisive où les écarts se creusent.
- Le final : Un sprint technique qui récompense les coureuses audacieuses.
Une Saison aux Ambitions Démesurées
Liège-Bastogne-Liège n’est qu’une étape dans la saison de Pauline Ferrand-Prévot. Après avoir dominé le VTT, avec un titre olympique et cinq championnats du monde, elle s’attaque désormais à la route avec une ambition sans limite. Son objectif ultime ? Le Tour de France, où elle espère briller cet été. Mais pour l’instant, elle se concentre sur les classiques, ces courses d’un jour qui forgent les légendes.
Pauline est réaliste sur ses chances. « Je ne suis pas encore à mon poids de forme », admet-elle. Pourtant, elle ne se fixe aucune limite. Face aux meilleures grimpeuses du monde, elle compte sur son expérience et sa fraîcheur pour créer la surprise. Cette approche, mêlant humilité et détermination, est la marque des grandes championnes.
Le Cyclisme Féminin à un Tournant
Le retour de Pauline Ferrand-Prévot sur la route coïncide avec une période faste pour le cyclisme féminin. Les courses, de plus en plus médiatisées, attirent un public croissant. Des épreuves comme Paris-Roubaix et Liège-Bastogne-Liège, désormais ouvertes aux femmes, offrent une vitrine exceptionnelle aux coureuses. Pauline, par son palmarès et son charisme, incarne cette nouvelle ère.
Son triomphe à Paris-Roubaix a marqué les esprits. Certains observateurs se demandent même si elle pourrait devenir la plus grande coureuse de tous les temps. Mais pour Pauline, l’important est ailleurs : « C’est si bon pour ce sport », a-t-elle déclaré après Roubaix, soulignant l’impact de ces victoires sur la visibilité du cyclisme féminin.
Classique | Performance de Pauline | Année |
---|---|---|
Paris-Roubaix | Victoire | 2025 |
Liège-Bastogne-Liège | 7e place | 2018 |
Les Défis d’une Championne Polyvalente
Passer du VTT à la route n’est pas une mince affaire. Les deux disciplines exigent des qualités différentes : explosivité et technicité pour le VTT, endurance et stratégie pour la route. Pauline, avec sa carrière exceptionnelle en VTT, a prouvé qu’elle pouvait exceller dans des contextes variés. Mais la route, avec ses pelotons denses et ses courses longues, représente un défi nouveau.
Son adaptation rapide impressionne. À Paris-Roubaix, elle a su naviguer dans un peloton agressif et surmonter les pavés, un terrain totalement différent des sentiers boueux du VTT. À Liège, elle devra prouver qu’elle peut rivaliser avec des grimpeuses pures, un défi qu’elle aborde avec sérénité. « Les plus fortes seront devant », reconnaît-elle, prête à se mesurer aux meilleures.
Une Course Sous le Signe de la Stratégie
Liège-Bastogne-Liège n’est pas seulement une question de jambes. C’est aussi une bataille tactique. Les équipes jouent un rôle crucial, protégeant leurs leaders et contrôlant le rythme. Pour Pauline, Visma-Lease a Bike sera un atout précieux. Avec des coéquipières expérimentées, elle pourra se concentrer sur les moments clés, comme l’ascension de la Roche-aux-Faucons ou le final nerveux.
Sa stratégie ? Rester dans le groupe de tête jusqu’à la dernière difficulté, puis tenter une attaque audacieuse ou se préserver pour le sprint. Cette approche, qui mêle patience et opportunisme, a fait ses preuves à Paris-Roubaix. Reste à voir si elle fonctionnera sur les routes vallonnées de Wallonie.
Vers le Tour de France et Au-Delà
Si Liège-Bastogne-Liège est une étape importante, elle n’est qu’un tremplin vers des objectifs plus grands. Le Tour de France, avec ses étapes de montagne et ses contre-la-montre, est dans le viseur de Pauline. Après avoir conquis le VTT, elle rêve de laisser son empreinte sur la plus grande course du monde. Une victoire d’étape, voire un podium, serait un exploit historique pour une coureuse française.
Mais avant cela, elle devra enchaîner les performances dans les classiques et les courses par étapes. Chaque course est une occasion d’apprendre, de s’adapter, et de se rapprocher de son meilleur niveau. À 33 ans, Pauline Ferrand-Prévot est dans la fleur de l’âge, avec encore plusieurs années pour écrire sa légende.
Pourquoi suivre Pauline à Liège ?
- Son retour après une blessure montre sa résilience.
- Sa fraîcheur pourrait surprendre les favorites.
- Son expérience en VTT lui donne un avantage tactique.
En conclusion, Pauline Ferrand-Prévot aborde Liège-Bastogne-Liège avec un mélange d’humilité et d’ambition. Après un début de saison marqué par un exploit à Paris-Roubaix, elle est prête à défier les meilleures grimpeuses du monde. La Roche-aux-Faucons, le final technique, et la pression des favorites seront autant de défis à relever. Mais pour une championne de son calibre, rien n’est impossible. Dimanche, tous les regards seront tournés vers elle, dans une course qui pourrait marquer un tournant dans sa carrière. Et vous, pensez-vous qu’elle peut créer la surprise ?