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Paul Watson, éco-pirate des océans : libéré après 5 mois de détention

Il a dédié sa vie à protéger les océans et les baleines. Retour sur le parcours hors norme de Paul Watson, fondateur de Sea Shepherd, tout juste libéré après 5 mois de détention. Un activiste radical et controversé qui ne laisse personne indifférent...

Éco-guerrier pour les uns, pirate pour les autres, une chose est sûre : Paul Watson ne laisse personne indifférent. Ce militant écologiste américano-canadien de 74 ans, fondateur de l’ONG Sea Shepherd, vient tout juste d’être libéré après 5 mois de détention au Groëland. L’occasion de revenir sur le parcours hors norme de cet activiste qui a dédié sa vie à la protection des océans et à la défense des baleines.

Un engagement radical et sans concession

À la tête de sa flotte de navires, Paul Watson a mené pendant des décennies des opérations spectaculaires et controversées pour traquer les baleiniers à travers les mers du globe. Ses méthodes musclées, allant du harcèlement à l’éperonnage en passant par le sabotage, lui ont valu plusieurs poursuites judiciaires mais aussi l’admiration de nombreux défenseurs de la cause animale.

Mon véritable crime a été de dénoncer leurs opérations illégales.

Paul Watson, au sujet des accusations du Japon

Le Japon, justement, est à l’origine de sa récente détention au Groëland. Tokyo reproche à l’activiste d’avoir endommagé un navire baleinier nippon en 2010 dans l’Antarctique, causant des blessés. Des accusations qu’il réfute, affirmant n’avoir jamais blessé personne dans ses actions. Le Danemark ayant rejeté la demande d’extradition, il a pu recouvrer la liberté.

De Greenpeace à Sea Shepherd

Avant de fonder Sea Shepherd en 1977, Paul Watson avait fait ses armes au sein de Greenpeace qu’il avait co-fondé en 1971. Mais rapidement, des divergences sur les méthodes d’action apparaissent. Greenpeace prône la non-violence absolue quand Watson estime qu’il faut durcir le ton face aux baleiniers. Exclu par un vote du conseil d’administration, il décide de poursuivre le combat avec sa propre organisation.

Avec Sea Shepherd, il multiplie les opérations coup de poing contre les braconniers des mers, de la Sibérie au Japon en passant par les îles Féroé. Des actions médiatiques qui attirent l’attention sur les massacres de cétacés mais lui valent aussi les qualificatifs de « pirate » ou « d’éco-terroriste » de la part de ses détracteurs.

Un communicant né

S’il y a bien une chose que ses opposants lui reconnaissent, c’est son sens aigu de la communication. Diplômé dans ce domaine, Paul Watson a toujours su utiliser les médias et les personnalités pour servir sa cause. De Brigitte Bardot à Pamela Anderson en passant par la série télé « Justicier des Mers », il n’hésite pas à faire appel aux célébrités pour braquer les projecteurs sur les combats de Sea Shepherd.

Nous avons accompli davantage avec sa seule visite qu’en trois ans d’activisme.

Paul Watson, au sujet de la visite de Brigitte Bardot en 1977

Une promesse faite à un cachalot mourant

Derrière la figure médiatique et controversée, il y a aussi un homme profondément marqué par un épisode survenu en juin 1975. Lors d’une expédition de Greenpeace contre des baleiniers soviétiques, il croise le regard d’un cachalot agonisant. Une rencontre qui bouleverse son existence. Il fait alors la promesse « d’éradiquer la chasse à la baleine » de son vivant.

Une promesse qu’il n’a eu de cesse de tenir depuis près d’un demi-siècle, avec des méthodes certes discutables mais une détermination et un engagement qui forcent le respect. Aujourd’hui âgé de 74 ans, écarté de Sea Shepherd depuis 2022 suite à des querelles internes, Paul Watson n’en a pas fini avec son combat. Après ces mois de détention, il compte bien retourner en mer pour poursuivre sa mission : être la voix des océans et le bouclier des baleines.

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