Ce vendredi, la France a accueilli en héros l’écologiste américano-canadien Paul Watson, fondateur de l’organisation Sea Shepherd et ardent défenseur des baleines. Âgé de 74 ans, il était détenu depuis cinq mois au Groenland, sous la menace d’une extradition vers le Japon qui l’accuse de dommages sur un baleinier en 2010. Son arrestation avait suscité un grand élan de solidarité dans l’hexagone où vit sa famille.
Souriant et saluant ses sympathisants venus l’accueillir à l’aéroport, Paul Watson est apparu comme un « miraculé » selon Gabriela Cabrera, bénévole de Sea Shepherd âgée de 49 ans. « On ne s’attendait pas à sa libération » a-t-elle confié, tout en se réjouissant que les choses s’arrangent progressivement pour celui qu’elle nomme affectueusement « le capitaine ».
Un combat sans relâche pour les cétacés
Militant écologiste de renommée internationale, Paul Watson a consacré sa vie à la protection des baleines et des océans. En 1997, il a fondé l’ONG Sea Shepherd devenue célèbre pour ses actions coup de poing contre la chasse baleinière illégale, notamment au Japon.
Mon arrestation a attiré l’attention de la communauté internationale sur la poursuite des opérations illégales de chasse à la baleine par le Japon.
Paul Watson
Pour lui, ses cinq mois de détention ont permis d’étendre sa campagne de sensibilisation. Tokyo a d’ailleurs exprimé ses regrets que le Danemark n’ait pas accepté sa demande d’extradition, qu’il juge « regrettable ».
Un soutien politique de poids
Lors de sa détention, Paul Watson a reçu le soutien appuyé de personnalités politiques françaises. Dans une lettre adressée au président Emmanuel Macron, il a demandé l’asile politique en France, une démarche inédite et complexe dans la mesure où le demandeur doit en principe se trouver sur le territoire français.
La ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher s’était dite favorable à sa libération. Un soutien de poids dans ce combat pour la défense des océans et de la biodiversité marine.
Bientôt la nationalité française ?
En octobre, Paul Watson avait formulé une demande officielle pour obtenir la nationalité française. Une démarche qui selon son avocat Jean Tamalet « prend tout son sens quand on réalise que, depuis 1977, il met tout en œuvre pour protéger l’écosystème marin là où la France possède la deuxième façade maritime au monde ».
Si sa demande d’asile politique se heurte à des obstacles juridiques, l’octroi de la nationalité française serait un geste fort de reconnaissance pour cet infatigable défenseur des océans. Son avocate Laurence Huygues-Despointes a d’ailleurs tenu à remercier Emmanuel Macron : « On a beau le critiquer, il s’est porté garant pour Paul Watson et j’espère qu’il obtiendra la nationalité française ».
Des retrouvailles émouvantes
Dans le terminal de l’aéroport, une poignée de militants Sea Shepherd attendaient fébrilement l’arrivée de leur leader, brandissant drapeaux de l’organisation, peluches de baleines et pancartes de bienvenue. Des retrouvailles riches en émotion après ces longs mois d’incertitude.
Sea Shepherd a annoncé qu’un grand rassemblement aurait lieu samedi à Paris pour « accueillir chaleureusement le fondateur de Sea Shepherd qui vient de retrouver la liberté après 149 jours passés en prison au Groenland ». L’occasion pour Paul Watson de remercier tous ceux qui l’ont soutenu et de poursuivre son combat pour la protection des cétacés.
Ces cinq mois ont été une extension de la campagne.
Paul Watson
Avec l’arrivée de cette figure emblématique de l’écologie sur le sol français, c’est un nouveau chapitre qui s’ouvre. Celui d’un combat sans frontières pour la défense du vivant et de ces géants des mers que sont les baleines. Un combat porté par un homme d’exception, Paul Watson, qui force le respect par son engagement total et son abnégation. La France, terre d’accueil et d’asile, pourrait bien devenir sa nouvelle base arrière pour mener cette lutte cruciale au service de la planète.
