C’est un rebondissement inattendu dans l’affaire Paul Watson. Le célèbre défenseur des océans, fondateur de l’ONG Sea Shepherd, vient d’être remis en liberté par la justice danoise après 5 mois d’incarcération au Groenland. Une décision qui met un terme à la procédure d’extradition entamée par le Japon, qui le poursuivait pour agression sur un navire baleinier en 2010.
Un bras de fer juridique entre Sea Shepherd et le Japon
Depuis des années, Paul Watson et son organisation Sea Shepherd livrent une lutte sans merci contre la chasse baleinière japonaise qu’ils jugent illégale. Leurs navires n’hésitent pas à prendre en chasse et à perturber les opérations des baleiniers nippons, menant parfois à des confrontations musclées en haute mer.
C’est justement lors d’une de ces actions coup de poing en 2010 dans l’océan Antarctique que Paul Watson aurait, selon les autorités japonaises, commis des agressions sur le navire baleinier Shonan Maru 2. Des accusations qui lui valent depuis 2012 d’être visé par un mandat d’arrêt international émis par Tokyo.
Arrestation surprise au Groenland
Mais coup de théâtre en juillet dernier : alors qu’il se trouvait au Groenland, territoire autonome danois, pour une campagne contre la chasse aux phoques, Paul Watson est soudainement arrêté par la police locale sur demande du Japon qui réclamait son extradition immédiate.
Commence alors pour l’activiste canado-américain un long séjour derrière les barreaux de la prison de Nuuk, capitale groenlandaise. Ses avocats et les membres de Sea Shepherd se mobilisent pour éviter son transfèrement vers le Japon, dénonçant une procédure politique et une atteinte à la liberté d’expression.
La justice danoise refuse l’extradition
Après 5 mois d’une bataille juridique intense, c’est finalement la justice danoise qui vient mettre un terme à ce bras de fer en refusant l’extradition de Paul Watson vers l’archipel nippon. Une décision motivée, selon une source proche du dossier, par des vices de procédure dans la demande japonaise et le caractère disproportionné d’un transfèrement au regard des faits reprochés.
C’est la bonne décision. Je viens de parler à sa femme, ce fut l’un des appels les plus émouvants de ma vie.
– Me Julie Stage, avocate de Paul Watson
Libération et retour en famille
À 74 ans, le vétéran de la lutte écologiste va donc pouvoir quitter sa cellule groenlandaise et retrouver sa famille en France pour y passer les fêtes de Noël. Une libération saluée par les membres de Sea Shepherd comme une victoire contre l’acharnement du Japon à vouloir criminaliser leur combat.
Malgré cette épreuve, nul doute que Paul Watson, inlassable défenseur de la cause animale, va rapidement reprendre la mer pour de nouvelles missions contre le braconnage et la surpêche. Son combat est loin d’être terminé, mais cette libération lui offre une bouffée d’oxygène inattendue pour poursuivre sa lutte au côté des cétacés.
