C’est une affaire qui risque de faire grand bruit dans le microcosme du football français. Le club de Ligue 2 du Pau FC vient en effet d’être lourdement condamné par le conseil des prud’hommes pour travail dissimulé concernant deux anciens joueurs sénégalais. Un jugement qui jette une lumière crue sur certaines pratiques malheureusement encore trop répandues dans le milieu.
Quand un « contrat civique » cache un véritable contrat de travail
Tout commence en 2019 quand le Pau FC, qui évolue alors en National, la 3ème division, fait venir deux jeunes espoirs sénégalais en leur promettant un contrat professionnel. Problème : à leur arrivée, pas de trace dudit contrat mais à la place un « engagement de service civique », bien moins avantageux pour les joueurs.
Car si sur le papier, les footballeurs étaient là pour un « service civique », dans les faits ils ont bel et bien joué pour le club dès le mois d’août, apparaissant même sur les feuilles de match. Un stratagème que les prud’hommes ont vivement condamné, y voyant une volonté délibérée de contourner le droit du travail et les charges sociales.
Plus de 100 000€ de dommages et intérêts
Au final, le club a été condamné dans deux jugements distincts à verser plus de 112 000€ aux deux joueurs en guise de réparation pour ce travail dissimulé. Une somme conséquente qui devrait faire réfléchir plus d’un dirigeant.
Contacté, l’avocat des joueurs n’a pas souhaité faire de commentaires mais nul doute que ce jugement fera date et enverra un message fort à l’ensemble des clubs professionnels ou semi-pro : les « arrangements » avec les joueurs étrangers, c’est terminé. La justice veille au grain et n’hésitera pas à taper fort en cas d’abus avérés.
Un mal récurrent dans le foot ?
Si l’affaire fait grand bruit, elle est malheureusement loin d’être isolée dans le milieu du ballon rond. Combien de jeunes joueurs, notamment étrangers, se retrouvent ainsi exploités par des clubs peu scrupuleux, qui n’hésitent pas à user de tous les stratagèmes pour payer moins de charges ?
On est dans un milieu très concurrentiel où la pression pour dénicher la future pépite est énorme. Et forcément, quand un jeune a du potentiel, certains sont prêts à tout, quitte à franchir allègrement les limites de la légalité.
– Un agent de joueurs qui a requis l’anonymat
Une situation d’autant plus choquante que dans le même temps, le foot pro brasse des millions d’euros chaque année. On est en droit d’attendre des instances dirigeantes et des clubs une exemplarité sans faille sur ces questions de droit du travail.
Vers un renforcement des contrôles ?
Face à ce fléau, beaucoup appellent de leurs vœux un renforcement drastique des contrôles et des sanctions de la part des autorités sportives et publiques. Car pour l’heure, les condamnations comme celle du Pau FC restent trop rares et les peines prononcées pas assez dissuasives pour certains.
- Contrôles inopinés plus fréquents sur la situation des joueurs
- Sanctions sportives et financières alourdies en cas de manquements
- Meilleure formation des dirigeants aux règles du droit du travail
- Création d’une cellule d’écoute pour les joueurs dans une situation précaire
Voilà quelques-unes des pistes évoquées par les experts pour tenter d’endiguer ce phénomène du travail dissimulé dans le foot. Mais au-delà, c’est un véritable changement de mentalités et de culture qu’il faudra opérer pour régler le problème durablement. À tous les échelons.
Une prise de conscience collective que ce jugement sévère à l’encontre du Pau FC pourrait bien accélérer. En attendant, gageons que les deux joueurs floués se satisferont de cette décision de justice qui reconnaît leurs droits bafoués. Même si l’argent ne pourra jamais totalement réparer le préjudice subi…
Car si sur le papier, les footballeurs étaient là pour un « service civique », dans les faits ils ont bel et bien joué pour le club dès le mois d’août, apparaissant même sur les feuilles de match. Un stratagème que les prud’hommes ont vivement condamné, y voyant une volonté délibérée de contourner le droit du travail et les charges sociales.
Plus de 100 000€ de dommages et intérêts
Au final, le club a été condamné dans deux jugements distincts à verser plus de 112 000€ aux deux joueurs en guise de réparation pour ce travail dissimulé. Une somme conséquente qui devrait faire réfléchir plus d’un dirigeant.
Contacté, l’avocat des joueurs n’a pas souhaité faire de commentaires mais nul doute que ce jugement fera date et enverra un message fort à l’ensemble des clubs professionnels ou semi-pro : les « arrangements » avec les joueurs étrangers, c’est terminé. La justice veille au grain et n’hésitera pas à taper fort en cas d’abus avérés.
Un mal récurrent dans le foot ?
Si l’affaire fait grand bruit, elle est malheureusement loin d’être isolée dans le milieu du ballon rond. Combien de jeunes joueurs, notamment étrangers, se retrouvent ainsi exploités par des clubs peu scrupuleux, qui n’hésitent pas à user de tous les stratagèmes pour payer moins de charges ?
On est dans un milieu très concurrentiel où la pression pour dénicher la future pépite est énorme. Et forcément, quand un jeune a du potentiel, certains sont prêts à tout, quitte à franchir allègrement les limites de la légalité.
– Un agent de joueurs qui a requis l’anonymat
Une situation d’autant plus choquante que dans le même temps, le foot pro brasse des millions d’euros chaque année. On est en droit d’attendre des instances dirigeantes et des clubs une exemplarité sans faille sur ces questions de droit du travail.
Vers un renforcement des contrôles ?
Face à ce fléau, beaucoup appellent de leurs vœux un renforcement drastique des contrôles et des sanctions de la part des autorités sportives et publiques. Car pour l’heure, les condamnations comme celle du Pau FC restent trop rares et les peines prononcées pas assez dissuasives pour certains.
- Contrôles inopinés plus fréquents sur la situation des joueurs
- Sanctions sportives et financières alourdies en cas de manquements
- Meilleure formation des dirigeants aux règles du droit du travail
- Création d’une cellule d’écoute pour les joueurs dans une situation précaire
Voilà quelques-unes des pistes évoquées par les experts pour tenter d’endiguer ce phénomène du travail dissimulé dans le foot. Mais au-delà, c’est un véritable changement de mentalités et de culture qu’il faudra opérer pour régler le problème durablement. À tous les échelons.
Une prise de conscience collective que ce jugement sévère à l’encontre du Pau FC pourrait bien accélérer. En attendant, gageons que les deux joueurs floués se satisferont de cette décision de justice qui reconnaît leurs droits bafoués. Même si l’argent ne pourra jamais totalement réparer le préjudice subi…