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Patrons Européens Pressent l’UE d’Agir Avant l’Arrivée de Trump

Les grands patronats européens sonnent l'alarme : l'UE doit agir d'urgence pour ne pas décrocher face aux États-Unis et à la Chine. Simplification, énergie moins chère, hausse des investissements en R&D... Découvrez leurs recommandations chocs pour booster la compétitivité du Vieux Continent avant l'arrivée de Trump !

Alors qu’une nouvelle Commission européenne, jugée plus sensible aux enjeux de compétitivité, s’apprête à prendre ses fonctions à Bruxelles et que Donald Trump fera son entrée à la Maison Blanche en janvier prochain, les grands patronats européens estiment que le moment est venu pour l’UE d’agir, et vite, face au risque de décrochage économique du Vieux Continent.

Quatre priorités pour redresser la barre

Réunis à Paris vendredi dernier dans le cadre du 6ème Forum économique trilatéral France-Allemagne-Italie, le Medef français, la Confindustria italienne et le BDI allemand ont adressé à la Commission européenne un document cosigné détaillant leurs “quatre priorités” :

  • Compétitivité
  • Simplification
  • Innovation
  • Investissement

Énergie bon marché et suppression des lois inutiles

Au chapitre compétitivité, les patronats des trois principales économies européennes réclament des mesures en faveur d’une énergie à moindre coût, avec un traitement équivalent du nucléaire et des autres solutions bas carbone. Ils préconisent également la suppression de celles des 13 000 lois votées depuis 2019 par l’UE qui n’ont pas atteint leurs objectifs.

Hausse des investissements en R&D et union des marchés de capitaux

Côté innovation et investissement, les organisations patronales demandent un effort pour porter à 3% du PIB les investissements en recherche et développement. Elles plaident aussi pour la mise en place d’un marché unique des capitaux afin de favoriser les investissements dans les technologies d’avenir.

Et il y a urgence selon eux : toutes ces mesures doivent être déployées “dans l’année”, insistent-ils dans leur document parsemé de comparaisons peu flatteuses avec les États-Unis, où la croissance a atteint 37,5% depuis 2010 contre 20,9% dans l’UE, et où les investissements en R&D représentent 3,6% du PIB contre seulement 2,2% côté européen…

Les rapports Letta et Draghi doivent nous servir d’électrochoc, la récente élection américaine tout autant.

Patrick Martin, président du Medef

Un “décrochage” inquiétant mais pas irréversible

Des rapports alarmants sur la perte de compétitivité du Vieux Continent ont été publiés cette année par les anciens Premiers ministres italiens Enrico Letta et Mario Draghi, ex-président de la BCE. Le risque de “décrochage” est bien réel pour le ministre français de l’Économie, Bruno LeB Maire, mais la situation n’est pas désespérée selon lui : “C’est l’idée d’un avion qui perd de l’altitude mais peut redresser : on a les ingénieurs, les entreprises, les compétences, les savoir-faire, l’investissement”, a-t-il souligné.

Pour les dirigeants patronaux, cette période charnière est l’occasion de “prendre notre destin en main et très rapidement. Qu’on nous laisse la bride sur le cou”, a plaidé Patrick Martin. De nombreux responsables politiques – le Premier ministre français Michel Barnier, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire et ses homologues allemand et italien, le ministre des Affaires étrangères italien Antonio Tajani ou encore la présidente du Parlement européen Roberta Metsola – ont participé au Forum, signe pour M. Martin que “rien ne se fera sans les entreprises” en Europe, “et que tout pourra se faire par elles”.

Réduire les normes et miser sur l’innovation

Les normes européennes, jugées trop lourdes, ont fait l’objet de critiques unanimes. Le ministre italien Adolfo Urso a suggéré “de supprimer deux normes pour chaque norme nouvelle”, mettant en garde contre “un monde de l’idéologie qui enlisera la réalité”, tandis que le président de la Confindustria Emanuele Orsini jugeait que “la bureaucratie étrangle l’industrie italienne”.

Du côté allemand, le secrétaire d’État à l’Économie Bernhard Kluttig et la directrice générale du BDI Tanja Gönner ont martelé la nécessité de donner la priorité à l’innovation en Europe, M. Kluttig appelant à poursuivre les “transformations verte et numérique”. “Mais on a tendance à trop compliquer les choses, à réglementer dans les plus petits détails”, a-t-il déploré.

L’UE a créé la première régulation au monde de l’intelligence artificielle. Mieux vaut encourager ceux qui créent, plutôt que de mettre le couvercle sur une casserole qui n’a pas encore bouilli

Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie

Les grands patronats européens ont sonné l’alerte : il est plus que temps pour l’Union européenne de se réinventer si elle ne veut pas se faire distancer irrémédiablement par les États-Unis et la Chine. Simplification, dérégulation, énergie bon marché, soutien à l’innovation… Leurs recommandations ont le mérite de la clarté. Reste à voir si la nouvelle Commission saura les traduire en actes. L’avenir de la compétitivité européenne en dépend.

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