La nomination de Patrick Stefanini, ex-préfet et spécialiste des questions migratoires, au poste de représentant spécial sur l’immigration par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau marque une volonté affichée de reprise en main de la politique migratoire française. À l’heure où l’exécutif est sommé par le Rassemblement National de durcir le ton, cette décision hautement symbolique vise à rassurer sur la capacité de l’État à endiguer les flux.
Une mission axée sur les réadmissions et le contrôle des frontières
Selon le ministère de l’Intérieur, la mission de Patrick Stefanini se concentrera principalement sur le renforcement du dispositif de réadmission des personnes en situation irrégulière. L’objectif est clair : confondre les passeurs et tarir les sources de l’immigration clandestine en nouant de nouveaux accords bilatéraux avec les pays d’origine et de transit.
Le ministère souligne que ces accords devront inclure des clauses permettant la réadmission de ressortissants de pays tiers et d’apatrides ayant transité par les États signataires. Une façon de contourner l’interdiction actuelle d’expulser un étranger vers un pays en guerre ou en proie à des traitements inhumains. Un enjeu crucial alors que les annulations d’expulsions se multiplient.
Des pouvoirs élargis pour une « reconquête de la souveraineté »
Au-delà des réadmissions, l’ex-préfet disposera de pouvoirs élargis pour mener à bien ce que le ministère qualifie de « reconquête de la souveraineté de la France en matière de politique migratoire ». Selon une source proche du dossier, il sera épaulé par la nouvelle « Force Frontière » composée de douaniers et de militaires dont la feuille de route a été fixée par Bruno Retailleau dans une circulaire musclée la semaine dernière.
L’immigration a échappé à tout contrôle. Il est temps de reprendre la main si nous ne voulons pas voir les Français se tourner vers les démagogues et les populistes.
Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur
Un constat d’échec sur l’éloignement des clandestins
La nomination de Patrick Stefanini intervient alors qu’un rapport parlementaire dressait la semaine dernière un constat sans appel de l’échec des politiques d’expulsions des sans-papiers. Obstruction des pays sources, annulations massives par la justice, refus d’embarquer… Selon la députée et ex-ministre Brigitte Klinkert, à peine 10% des mesures d’éloignement prononcées seraient effectivement exécutées.
Un constat corroboré par les chiffres de l’immigration légale qui ont atteint un niveau record en 2023. Selon l’Insee, 33,6% des enfants nés en France l’an dernier avaient au moins un parent né à l’étranger, une proportion qui grimpe à 37% hors UE. Des données qui nourrissent le sentiment de submersion et la montée des populismes que le gouvernement espère endiguer avec cette reprise en main.
La France, terre d’attractivité pour l’immigration sanitaire
Outre le défi sécuritaire, la mission de Patrick Stefanini devra aussi s’attaquer à l’épineuse question de l’attractivité des dispositifs français de prise en charge des étrangers malades. Une récente étude de l’Observatoire de l’Immigration pointait les failles d’un système de santé confronté à un afflux de demandes, avec 35 000 titres de séjour pour soins délivrés en 2023, un « appel d’air » dénoncé par la droite.
Face à ces défis, la nomination de cet expert des arcanes de la politique migratoire apparaît comme un signal fort envoyé à l’opinion. Reste à savoir si cette énième initiative suffira à « reprendre le contrôle » d’une immigration qui semble avoir « échappé à toute maîtrise » selon les mots du ministre de l’Intérieur. Une chose est sûre, Patrick Stefanini aura fort à faire pour concrétiser cette promesse sur un sujet qui empoisonne le débat politique depuis 40 ans.
Au-delà des réadmissions, l’ex-préfet disposera de pouvoirs élargis pour mener à bien ce que le ministère qualifie de « reconquête de la souveraineté de la France en matière de politique migratoire ». Selon une source proche du dossier, il sera épaulé par la nouvelle « Force Frontière » composée de douaniers et de militaires dont la feuille de route a été fixée par Bruno Retailleau dans une circulaire musclée la semaine dernière.
L’immigration a échappé à tout contrôle. Il est temps de reprendre la main si nous ne voulons pas voir les Français se tourner vers les démagogues et les populistes.
Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur
Un constat d’échec sur l’éloignement des clandestins
La nomination de Patrick Stefanini intervient alors qu’un rapport parlementaire dressait la semaine dernière un constat sans appel de l’échec des politiques d’expulsions des sans-papiers. Obstruction des pays sources, annulations massives par la justice, refus d’embarquer… Selon la députée et ex-ministre Brigitte Klinkert, à peine 10% des mesures d’éloignement prononcées seraient effectivement exécutées.
Un constat corroboré par les chiffres de l’immigration légale qui ont atteint un niveau record en 2023. Selon l’Insee, 33,6% des enfants nés en France l’an dernier avaient au moins un parent né à l’étranger, une proportion qui grimpe à 37% hors UE. Des données qui nourrissent le sentiment de submersion et la montée des populismes que le gouvernement espère endiguer avec cette reprise en main.
La France, terre d’attractivité pour l’immigration sanitaire
Outre le défi sécuritaire, la mission de Patrick Stefanini devra aussi s’attaquer à l’épineuse question de l’attractivité des dispositifs français de prise en charge des étrangers malades. Une récente étude de l’Observatoire de l’Immigration pointait les failles d’un système de santé confronté à un afflux de demandes, avec 35 000 titres de séjour pour soins délivrés en 2023, un « appel d’air » dénoncé par la droite.
Face à ces défis, la nomination de cet expert des arcanes de la politique migratoire apparaît comme un signal fort envoyé à l’opinion. Reste à savoir si cette énième initiative suffira à « reprendre le contrôle » d’une immigration qui semble avoir « échappé à toute maîtrise » selon les mots du ministre de l’Intérieur. Une chose est sûre, Patrick Stefanini aura fort à faire pour concrétiser cette promesse sur un sujet qui empoisonne le débat politique depuis 40 ans.