Le monde du cyclisme est en deuil. Pascal Hervé, ancien champion français et figure emblématique du peloton dans les années 90, s’est éteint dans la nuit de mardi à mercredi à l’âge de 60 ans. Éphémère porteur du maillot rose sur le Tour d’Italie 1996 avant d’être rattrapé par l’affaire de dopage Festina, il était surtout connu pour avoir été le fidèle lieutenant de Richard Virenque tout au long de sa carrière.
Un destin brisé par le dopage
Ancien champion du monde amateur, Pascal Hervé avait débuté sa carrière professionnelle avec de grandes ambitions. Mais c’est surtout dans un rôle d’équipier modèle au service de leaders comme Richard Virenque qu’il s’était distingué, glanant quelques victoires d’étapes au passage. Son plus beau fait d’armes restera ce maillot rose endossé sur le Tour d’Italie 1996, qu’il ne portera finalement que 2 jours.
Car la suite de sa carrière sera parasitée par l’affaire Festina qui éclabousse le Tour de France 1998. Suspendu 2 mois comme la plupart de ses coéquipiers, Pascal Hervé ne retrouvera jamais son meilleur niveau. Contrôlé positif sur le Giro 2001, il mettra un terme à sa carrière quelques mois plus tard, à 37 ans.
L’hommage de ses anciens coéquipiers
L’annonce de sa disparition a suscité une vive émotion chez ses anciens partenaires de route. « Tu es parti la nuit de Noël mon ami, tu es tellement rock’n’roll jusqu’à la fin… Je garde en moi tellement de souvenirs », a ainsi réagi Laurent Brochard, vainqueur du championnat du monde 1997 et qui avait couru de longues années aux côtés d’Hervé chez Festina.
Pascal était une figure emblématique et une voix incontournable de notre sport.
L’Union nationale des cyclistes professionnels (UNCP)
Une reconversion en demi-teinte
Après sa carrière, Pascal Hervé avait tenté une reconversion dans la restauration avant de s’installer quelques années au Québec où il avait officié comme entraîneur. Mais l’ancien champion n’avait jamais réussi à tourner complètement la page du cyclisme et de ses années fastes aux côtés de Richard Virenque.
Sa disparition des suites d’un cancer, à seulement 60 ans, sonne comme un ultime rappel des ravages du dopage et des destins brisés d’une génération de coureurs. Malgré les polémiques, Pascal Hervé restera dans les mémoires comme le symbole de ces « porteurs d’eau » qui ont marqué le cyclisme des années 90 par leur sens du sacrifice. Le peloton perd aujourd’hui l’un de ses serviteurs les plus dévoués.