En cette journée ensoleillée de second tour des élections législatives anticipées, les Français se sont massivement rendus aux urnes. Alors que midi sonnait à peine dans l’hexagone, le taux de participation national atteignait déjà les 26,63% selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Un niveau de mobilisation inédit pour des législatives depuis celles, historiques, de 1981 qui avaient vu l’arrivée de la gauche au pouvoir.
Records départementaux de participation
Mais ce taux national cache en réalité de fortes disparités territoriales. Pas moins de 23 départements affichaient en effet un taux supérieur à 30% à la mi-journée :
- Bouches-du-Rhône en tête avec 34,59%, département où le Rassemblement National est arrivé premier dans les 13 circonscriptions en lice
- Corrèze, terre d’élection de l’ancien président François Hollande engagé dans une triangulaire, talonne avec 33,88%
- Cantal complète le podium à 33,48% avec deux duels droite/extrême-droite au programme
À l’inverse, les huit départements franciliens ferment la marche, entre 22,03% pour Paris et seulement 12,77% en Seine-Saint-Denis. Des chiffres à relativiser cependant, les bureaux de vote de la région capitale fermant pour la plupart à 20h contre 18h dans la majorité des autres territoires.
Une journée riche en enjeux
Au-delà des simples chiffres, cette participation élevée témoigne des forts enjeux du scrutin. Avec une gauche requinquée par sa performance du premier tour mais inquiète de la poussée du Rassemblement National, et une majorité présidentielle fragilisée en quête d’alliances, tous les scénarios sont possibles pour l’Assemblée nationale de demain.
Les jeux sont plus ouverts que jamais. Cette participation record montre que les Français ont compris l’importance de ce vote pour l’avenir du pays.
analyse un proche du président de la République
Seule certitude, le suspense devrait durer jusqu’au bout dans de nombreuses circonscriptions, à l’image des duels opposant la NUPES au RN où les appels à un “front républicain” tardent à porter leurs fruits. Idem dans les triangulaires, notamment celle très médiatisée en Corrèze.
Soirée électorale à hauts risques
Les états-majors politiques retiennent en tout cas leur souffle avant une soirée électorale à hauts risques. Malgré des consignes de prudence, aucun n’exclut des réactions à chaud en cas de déception des résultats. La composition du futur gouvernement et un éventuel remaniement sont également sur toutes les lèvres.
Autant de raisons qui expliquent sans doute cette mobilisation exceptionnelle des électeurs, désireux d’avoir leur mot à dire sur ces enjeux cruciaux. Reste à savoir quels enseignements en tireront les partis. Une nouvelle donne politique se dessine, mais ses contours définitifs ne seront connus qu’au bout de cette folle journée !