Les élections législatives en Ouzbékistan ont livré leur verdict. Selon les résultats préliminaires communiqués ce lundi par la Commission électorale, le parti libéral-démocrate du président Chavkat Mirzioïev arrive en tête du scrutin. Une victoire attendue dans ce pays d’Asie centrale qui, malgré des réformes récentes, conserve des réflexes politiques hérités de son passé soviétique.
Une présence renforcée au Parlement pour le parti présidentiel
Avec 64 sièges décrochés sur les 150 que compte le Parlement ouzbek, la formation politique du chef de l’État consolide son assise à l’issue de ce scrutin. Un résultat en hausse par rapport à la précédente législature. Le taux de participation s’est quant à lui élevé à près de 75% selon les chiffres officiels.
Introduction de la proportionnelle
Pour la première fois, les députés ont été élus via un système proportionnel. Une réforme présentée par les autorités comme un moyen de “renforcer l’influence des partis politiques”. Mais dans les faits, seules cinq formations, toutes plus ou moins acquises à la cause présidentielle, étaient autorisées à présenter des candidats.
Un parti d’opposition en deuxième position
La surprise relative vient de la deuxième place décrochée par le Parti démocrate de la renaissance nationale. Connu pour ses positions anti-russes, il faisait partie de la coalition présidentielle lors de la précédente législature. Il comptera désormais 29 députés dans la nouvelle assemblée.
L’Ouzbékistan à la croisée des chemins
Riche en hydrocarbures et idéalement situé au cœur de l’Asie centrale, l’Ouzbékistan mène depuis l’arrivée au pouvoir de Chavkat Mirzioïev en 2016 une politique d’ouverture. Objectif affiché : tourner la page de l’isolement qui fut la marque des 25 premières années d’indépendance et attirer les investissements étrangers.
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– Le slogan de campagne du président Mirzioïev
Mais malgré cette volonté de libéralisation économique et sociétale, le chemin vers un véritable pluralisme politique semble encore long. Le salaire moyen ne dépasse pas les 370 euros et selon des ONG, l’opposition peine toujours à exister alors que la presse reste largement sous contrôle.
Un simulacre démocratique ?
Plusieurs experts dénoncent d’ailleurs le caractère factice de ce scrutin législatif. “Une procédure purement routinière qui reproduit le régime de gouvernement établi, dans lequel il n’y a pas de place pour une opposition institutionnelle ni une véritable séparation des pouvoirs” estime ainsi un analyste interrogé par l’AFP.
Des législatives à sens unique, mais qui posent la question de la trajectoire politique de ce géant d’Asie centrale. Entre volonté affichée de réforme et permanence des vieux réflexes autoritaires, l’Ouzbékistan semble encore en quête de son nouveau visage. Un équilibre subtil dont l’issue conditionnera l’avenir du pays et de toute la région.
