Imaginez Paris en 2040. Une ville plus verte, plus respirable, plus abordable. C’est l’objectif ambitieux que s’est fixé la capitale française avec son nouveau plan d’urbanisme bioclimatique, adopté mercredi après quatre années d’âpres négociations. Une petite révolution pour la ville la plus dense d’Europe, qui perd des habitants depuis une décennie et fait face à un risque accru de mortalité lors des vagues de chaleur.
300 nouveaux hectares d’espaces verts à Paris
La mesure phare de ce plan ? La création de pas moins de 300 nouveaux hectares d’espaces verts publics d’ici 2035. L’objectif est d’atteindre les 10 mètres carrés de verdure par habitant recommandés par l’Organisation mondiale de la santé, contre 8,6 m2 actuellement. Un véritable défi dans une ville aussi dense que Paris, qui équivaut à trouver l’espace pour 420 terrains de football !
Des toits végétalisés contre les vagues de chaleur
Pour rafraîchir la ville et la rendre plus respirable, la mairie mise sur la végétalisation des bâtiments. Fini les toits en zinc, place à la verdure ! La municipalité va lancer un grand concours d’architecture pour imaginer des projets innovants de végétalisation des toitures. De quoi changer le visage de Paris, tout en améliorant le confort thermique des habitants lors des étés caniculaires.
Demain, il fera à Paris le même climat qu’à Séville. Il fera trop chaud sous les toits en zinc, qu’il faudra végétaliser, n’en déplaise aux défenseurs du patrimoine.
Lamia El-Aaraje, adjointe à l’urbanisme à la mairie de Paris
40% de logements abordables d’ici 2035
Autre enjeu majeur pour Paris : rester abordable et préserver la mixité sociale. La mairie vise 40% de logements publics (sociaux et intermédiaires) à l’horizon 2035. Elle cherche aussi à rééquilibrer l’offre de logements entre l’ouest aisé et l’est plus populaire de la capitale. Tout en freinant la prolifération des bureaux.
Des tours limitées et des espaces partagés
Sous la pression des écologistes, la construction de tours de grande hauteur sera limitée. En revanche, la ville encourage la création d’espaces communs partagés comme des cuisines collectives dans les immeubles. De quoi recréer du lien social dans une ville qui se désertifie ?
Ce nouveau plan d’urbanisme bioclimatique, qui remplace celui de 2006, se veut visionnaire. Il parie sur l’éco-construction, la réhabilitation de l’existant, les bâtiments qui respirent et rafraîchissent. Avec un mot d’ordre : rendre Paris vivable pour les décennies à venir. Réussir la transition écologique, sans sacrifier son âme. Le pari est lancé.