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Paris décroche face aux Bourses mondiales en 2024

Alors que les Bourses de New York, Francfort ou encore Londres sabrent le champagne, Paris fait grise mine en cette fin d'année 2024. Plongée dans les coulisses d'une contre-performance...

C’est un constat amer pour la place boursière parisienne en cette fin d’année 2024. Alors que la plupart des grandes Bourses mondiales s’apprêtent à sabrer le champagne, à Paris, l’heure est à la grisaille. À la veille de l’ultime séance de l’année, le CAC 40 accuse un repli de 3% depuis janvier.

Un fait suffisamment rare pour être souligné : c’est la première fois depuis 2020 et la crise du Covid que l’indice phare parisien termine l’année dans le rouge. Mais contrairement à l’épisode pandémique, Paris se retrouve cette fois bien seul dans la tourmente.

Les Bourses étrangères au top, Paris à la traîne

Pendant que le CAC 40 broie du noir, les autres grands indices boursiers mondiaux paradent :

  • Le Footsie 100 londonien gagne 4,7% depuis le 1er janvier
  • Le Dax de Francfort s’adjuge près de 20% sur l’année
  • L’indice phare milanais progresse de 12,5%
  • Madrid s’offre une hausse de 14%
  • Même plombé par les valeurs françaises, l’Eurostoxx 50 s’apprécie de 8,5%

Outre-Atlantique, la fête est encore plus folle avec un bond de 12,5% pour le Dow Jones à Wall Street. Le contraste est donc saisissant avec la contre-performance parisienne qui interpelle de nombreux observateurs.

Le spectre du risque politique

Pour beaucoup d’analystes, c’est l’instabilité politique hexagonale qui explique ce décrochage boursier. Après un premier quinquennat d’Emmanuel Macron chahuté par les « gilets jaunes » et la fronde contre la réforme des retraites, les législatives de 2024 n’ont pas permis de dégager de majorité claire à l’Assemblée.

Le pays semble plus que jamais ingouvernable et l’horizon économique s’assombrit, entre ralentissement de la croissance, envolée de la dette publique et défiance des agences de notation. Pas de quoi rassurer les investisseurs étrangers qui désertent la place de Paris.

Il y a un vrai « French discount » sur les marchés financiers. Le pays fait désormais figure d’homme malade de l’Europe. Ça dissuade les investisseurs.

Un gérant de portefeuille basé à Londres

Peu de valeurs refuge à Paris

Autre faiblesse du marché parisien soulevée par les professionnels : le manque de valeurs défensives, ces entreprises peu sensibles à la conjoncture qui constituent des refuges en période de crise. Des poids lourds comme le géant du luxe LVMH ou le numéro un mondial des cosmétiques L’Oréal résistent, mais ils ne suffisent pas à compenser :

  • La chute des valeurs bancaires plombées par la remontée des taux
  • Le plongeon des entreprises industrielles pénalisées par la flambée des coûts de l’énergie
  • Le trou d’air des sociétés technologiques confrontées à un ralentissement de la croissance

Résultat, le CAC 40 n’offre que peu de points d’ancrage dans la tempête. Un comble pour un indice qui se veut le reflet des fleurons du capitalisme français.

L’incertitude des élections pèse

À quelques mois d’échéances électorales cruciales, l’incertitude politique continue de peser comme une épée de Damoclès au-dessus de la Bourse de Paris. Beaucoup d’investisseurs craignent un basculement de la France dans le populisme en cas de victoire de Marine Le Pen ou de Jean-Luc Mélenchon.

Les deux candidats, qui caracolent en tête des sondages, promettent en effet un changement de cap radical, avec des mesures comme :

  • La sortie de la France de l’OTAN et de l’Union européenne
  • La nationalisation de grandes entreprises jugées « stratégiques »
  • Une hausse massive des dépenses publiques et des impôts

De quoi refroidir les ardeurs des gérants d’actifs, frileux face à tout bouleversement trop brutal. La peur d’un « big bang » politique et économique explique ainsi la prudence extrême des investisseurs vis-à-vis de la place parisienne.

Face à ces vents contraires, les espoirs d’un rebond du CAC 40 en 2025 semblent minces. Sauf à miser sur un sursaut des valeurs françaises après les élections. Mais c’est un pari osé tant le climat semble durablement dégradé pour la Bourse de Paris. L’avenir nous dira si 2024 était un simple accident de parcours ou le début d’un long décrochage.

À quelques mois d’échéances électorales cruciales, l’incertitude politique continue de peser comme une épée de Damoclès au-dessus de la Bourse de Paris. Beaucoup d’investisseurs craignent un basculement de la France dans le populisme en cas de victoire de Marine Le Pen ou de Jean-Luc Mélenchon.

Les deux candidats, qui caracolent en tête des sondages, promettent en effet un changement de cap radical, avec des mesures comme :

  • La sortie de la France de l’OTAN et de l’Union européenne
  • La nationalisation de grandes entreprises jugées « stratégiques »
  • Une hausse massive des dépenses publiques et des impôts

De quoi refroidir les ardeurs des gérants d’actifs, frileux face à tout bouleversement trop brutal. La peur d’un « big bang » politique et économique explique ainsi la prudence extrême des investisseurs vis-à-vis de la place parisienne.

Face à ces vents contraires, les espoirs d’un rebond du CAC 40 en 2025 semblent minces. Sauf à miser sur un sursaut des valeurs françaises après les élections. Mais c’est un pari osé tant le climat semble durablement dégradé pour la Bourse de Paris. L’avenir nous dira si 2024 était un simple accident de parcours ou le début d’un long décrochage.

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