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Parcs éoliens en mer Baltique : la Suède met en garde

L'armée suédoise tire la sonnette d'alarme : les parcs éoliens en mer Baltique menaceraient sa capacité à identifier des menaces et protéger le pays. Découvrez les risques pointés du doigt et les enjeux stratégiques sous-jacents...

L’énergie éolienne offshore soulève de vives inquiétudes en Suède. Selon une récente mise en garde de l’armée suédoise, le déploiement de parcs éoliens en mer Baltique comporterait des « risques inacceptables » pour la défense du pays et de ses alliés. Au cœur des préoccupations : la crainte que ces installations ne perturbent les capacités de détection des menaces.

L’armée suédoise pointe du doigt les interférences

Dans un courriel adressé à l’AFP, les forces armées suédoises ont exprimé leurs vives réserves quant à l’implantation d’éoliennes offshore en mer Baltique. Elles affirment ne voir « aucune solution technique ou condition juridique permettant la coexistence de nos intérêts de défense et de l’énergie éolienne » dans cette zone maritime stratégique.

Les inquiétudes portent notamment sur les perturbations que les tours et les pales rotatives des éoliennes seraient susceptibles de causer aux capteurs de la défense suédoise. Ces interférences, tant au niveau des échos radar que d’autres signaux sous-marins, pourraient sérieusement entraver la capacité à détecter de potentielles menaces, comme la présence de sous-marins hostiles.

Des enjeux stratégiques majeurs

Dans le contexte géopolitique tendu lié à la guerre en Ukraine et à la menace russe, la Suède se montre intransigeante sur sa sécurité. L’armée souligne qu’elle « ne peut plus accepter un quelconque risque pour sa capacité de défense ». La position géostratégique du pays, à proximité de l’enclave russe de Kaliningrad, rend impératif de pouvoir « voir et entendre sur une longue distance afin de détecter des menaces et recueillir des renseignements ».

L’adhésion imminente de la Suède à l’OTAN, après celle de la Finlande, fait de la mer Baltique une zone encore plus sensible. Tous les États riverains, hormis la Russie, seront bientôt membres de l’Alliance atlantique. Un changement de donne qui exacerbe les tensions dans la région.

13 projets annulés pour préserver la défense

Face à ces enjeux sécuritaires, le gouvernement suédois a d’ores et déjà annulé début novembre treize projets de parcs éoliens offshore le long des côtes de la mer Baltique. Une décision radicale motivée par les risques de perturbation des capteurs de la défense dans ce secteur.

Cette position tranchée intervient malgré les besoins croissants de la Suède en électricité issue de sources renouvelables. Selon les projections, la consommation électrique du pays scandinave pourrait doubler d’ici 2045 pour atteindre au moins 300 TWh. Un défi énergétique de taille qui devra vraisemblablement se résoudre sans l’apport de l’éolien offshore en mer Baltique.

Trouver un équilibre entre sécurité et transition énergétique

Le dilemme auquel est confrontée la Suède illustre toute la complexité de concilier impératifs de défense et objectifs de transition énergétique. Si l’éolien offshore apparaît comme une solution séduisante pour décarboner la production électrique, son déploiement se heurte ici à des considérations stratégiques primordiales.

Il reste à voir si des innovations technologiques permettront à l’avenir de réduire les interférences causées par les éoliennes sur les équipements militaires. En attendant, la Suède semble déterminée à ne prendre aucun risque avec sa sécurité, quitte à freiner ses ambitions en matière d’énergies renouvelables en mer Baltique. Un choix souverain qui en dit long sur l’acuité des tensions géopolitiques dans la région.

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