En 2013, un homme venu d’Argentine, Jorge Mario Bergoglio, devient le pape François. Dès ses premiers mots, il surprend : il se présente comme un serviteur humble, loin des fastes traditionnels du Vatican. Ce samedi 26 avril 2025, alors que ses funérailles se déroulent à Rome, la gauche française, toutes sensibilités confondues, salue unanimement ses combats. Mais qu’est-ce qui a rendu cet homme si singulier aux yeux de ceux qui, souvent, se méfient des institutions religieuses ?
Un Pape aux Côtés des Oubliés
Le pontificat de François a marqué un tournant. Contrairement à ses prédécesseurs, il a choisi de mettre les laissés-pour-compte au cœur de son message. Migrants, pauvres, victimes des injustices : il n’a cessé de défendre ceux que la société relègue. Ce positionnement a résonné profondément avec les valeurs de la gauche, qui y a vu un écho à ses propres luttes.
La Défense Inébranlable des Migrants
Dès son élection, François a frappé fort. Son premier déplacement ? Lampedusa, une île sicilienne devenue le symbole de la crise migratoire en Europe. Ce choix n’était pas anodin. En posant le pied sur cette terre où tant de vies s’échouent, il a envoyé un message clair : l’Église doit être aux côtés des exilés.
« J’avais trouvé ça fort qu’il mène, à sa manière, cette bataille culturelle. »
Une figure écologiste française, évoquant l’engagement de François.
Cette démarche a inspiré bien au-delà des cercles religieux. En France, des militants associatifs, notamment à Calais, ont vu dans cette visite un encouragement à poursuivre leur travail. François a multiplié les gestes symboliques : il a dénoncé les « murs de la honte » et appelé à une hospitalité universelle. Pour beaucoup, il incarnait une voix morale dans un monde où les discours xénophobes gagnent du terrain.
Le saviez-vous ? En 2016, François a ramené trois familles de réfugiés syriens au Vatican après une visite à Lesbos, un geste qui a marqué les esprits.
Un Élan pour la Justice Climatique
Le pape François n’a pas seulement parlé des migrants. Il a aussi porté haut la cause environnementale, un combat qui lui a valu l’admiration des écologistes. Son encyclique Laudato Si’, publiée en 2015, est devenue une référence. Dans ce texte, il lie la destruction de la planète aux injustices sociales, pointant du doigt le consumérisme effréné et les dérives du capitalisme.
Ce positionnement a trouvé un écho particulier en France, où les mouvements écologistes cherchent à allier justice sociale et lutte climatique. Pour beaucoup, François a su donner une dimension spirituelle à ces combats, rendant son message accessible même aux non-croyants.
Ses appels à une « conversion écologique » ont poussé des responsables de gauche à saluer son influence. Ils y ont vu une manière de mobiliser les consciences, bien au-delà des frontières religieuses.
Un Cri pour la Paix
Dans un monde secoué par les conflits, François n’a cessé d’appeler à la paix. Que ce soit face à la guerre en Ukraine, au Proche-Orient ou ailleurs, il a dénoncé sans relâche la « folie » des armes. Ses prises de position, souvent audacieuses, ont parfois bousculé les diplomaties traditionnelles.
En 2023, par exemple, il a organisé une rencontre interreligieuse au Vatican pour promouvoir le dialogue. Ce geste a été perçu comme une tentative de construire des ponts dans un monde fracturé. Pour la gauche, cet engagement pacifiste était une preuve de son humanisme.
« Il cherchait à réveiller les esprits. »
Un ancien élève de François, témoignant de sa vision.
Une Critique du Pouvoir de l’Argent
François n’a jamais mâché ses mots face à ce qu’il appelle « l’idole de l’argent ». Il a dénoncé les excès du capitalisme, les inégalités croissantes et l’exploitation des plus vulnérables. Ces prises de position ont trouvé un écho auprès des mouvements de gauche, qui luttent contre les dérives d’un système économique jugé inhumain.
En France, des figures socialistes et communistes ont salué cette critique. Pour eux, François incarnait une voix prophétique, capable de rappeler que l’économie doit être au service de l’humain, et non l’inverse.
- 2013 : François critique l’« économie qui tue » dans son exhortation Evangelii Gaudium.
- 2015 : Il appelle à une réforme des institutions financières internationales.
- 2020 : Il dénonce la spéculation financière pendant la crise du Covid-19.
Un Soutien Unanime, mais Nuancé
Si la gauche française s’est montrée unie dans ses hommages, quelques nuances ont émergé. Certains, attachés à la laïcité, ont critiqué la décision de mettre les drapeaux en berne pour les funérailles de François. Pour eux, cet hommage public allait à l’encontre de la séparation entre l’État et l’Église.
Malgré ces débats, l’essentiel reste : François a su parler à des sensibilités diverses. Socialistes, écologistes, communistes, et même les plus radicaux ont reconnu en lui un allié inattendu. Son humilité, son franc-parler et son engagement ont brisé les barrières idéologiques.
Un Héritage Qui Perdure
Le décès de François marque la fin d’un pontificat hors norme. Mais ses idées, elles, continuent d’inspirer. En France, les responsables de gauche promettent de s’appuyer sur son héritage pour nourrir leurs combats. Que ce soit pour les migrants, le climat ou la paix, son message reste d’une brûlante actualité.
À Rome, les funérailles de François ont réuni des milliers de personnes, croyants ou non. Ce rassemblement, à l’image de son pontificat, témoigne de sa capacité à unir. Et si son départ laisse un vide, il ouvre aussi la voie à de nouvelles réflexions sur les valeurs qu’il a portées.
| Combat | Action clé | Impact |
|---|---|---|
| Migrants | Visite à Lampedusa (2013) | Mobilisation des consciences |
| Climat | Encyclique Laudato Si’ (2015) | Référence pour les écologistes |
| Paix | Rencontre interreligieuse (2023) | Dialogue interreligieux |
En somme, le pape François a laissé une empreinte indélébile. Son pontificat, marqué par l’audace et l’humanisme, a su parler à ceux qui rêvent d’un monde plus juste. Alors que la gauche française lui rend hommage, une question demeure : qui reprendra le flambeau de ses idéaux ?
