Imaginez : vous montez dans un train un jeudi soir, pensant arriver tranquillement à destination quelques heures plus tard. Mais voilà qu’au bout de quelques kilomètres à peine, tout s’arrête. Les heures passent, la nuit tombe. Vous voilà bloqué jusqu’au petit matin, sans couchette, sans explication. Bienvenue dans le cauchemar des passagers de l’Intercités Paris-Cahors !
Panne au départ, 6h de retard à l’arrivée
Le train 3665 devait relier la capitale à la préfecture du Lot jeudi soir en un peu plus de 5h. Las ! Déjà en retard au départ, il est rapidement tombé en panne à hauteur d’Étampes, à seulement 50 km de Paris. Résultat : arrivée à Cahors à 5h05 du matin au lieu de 23h15, avec près de 6h de retard.
Locomotive défectueuse et malaises à bord
D’après la SNCF, les problèmes viennent d’une « défaillance de la locomotive » et de « plusieurs malaises de voyageurs ». Les malheureux passagers ont du ronger leur frein toute la nuit, avec seulement quelques bouteilles d’eau et plateaux repas distribués à Châteauroux en guise de lot de consolation.
On nous annonce 5h de retard et peut-être un changement de train. Avec mon mari on est partis en week-end, j’espère qu’on arrivera à temps pour profiter un peu ! Mais 5h coincés là, ça commence mal.
– Une passagère excédée sur Twitter
La ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse, oubliée du rail
Pour beaucoup, ce énième couac est la goutte d’eau. La ligne POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse), qui dessert tout le centre de la France, est réputée pour ses retards à répétition, ses annulations et son inconfort, faute d’investissements depuis des années. Les élus locaux, usagers et cheminots dénoncent une ligne abandonnée.
- De vieux trains poussifs et peu fiables
- Des voies et infrastructures vétustes
- Des gares délaissées, sans personnel
Des travaux sont prévus, avec de nouvelles rames promises pour 2026. Mais beaucoup doutent que ces mesures soient suffisantes pour rattraper des décennies de sous-investissement chronique pendant que le TGV monopolisait les budgets. Selon un rapport, il faudrait 1,5 milliards sur 15 ans pour remettre la ligne à niveau !
L’enfer est pavé de bonnes intentions
La SNCF assure que les passagers seront dédommagés à hauteur de 150% du prix du billet, et que les voyageurs ayant raté une correspondance seront hébergés à l’hôtel. Pas sûr que cela apaise la frustration et la fatigue de ceux qui ont passé une nuit blanche dans un train à l’arrêt !
Le train, c’est censé être une alternative écolo à la voiture et à l’avion. Mais avec un service pareil, pas étonnant que les gens préfèrent prendre leur bagnole !
– Un internaute en colère
Une chose est sûre : pour reconquérir les voyageurs et s’imposer comme un moyen de transport d’avenir, la SNCF va devoir faire ses preuves en termes de ponctualité, régularité et confort. Les belles paroles et demi-mesures ne suffiront plus. Sans quoi elle risque de voir ses clients déserter les gares, pour notre plus grand malheur à tous !