Grenoble a une nouvelle fois été le théâtre de scènes de chaos et de violence ce jeudi. En plein cœur de ville, sur la très fréquentée place Saint-Bruno, la panique s’est emparée des passants lorsqu’une vingtaine d’individus, cagoulés et vêtus de noir, ont surgi, certains armés de machettes et d’armes à feu, semant la terreur sur leur passage.
Selon plusieurs témoins, l’un des assaillants a tiré à deux reprises en l’air avec une arme de poing, déclenchant un mouvement de panique. Des passants terrorisés se sont précipités pour trouver refuge dans les commerces alentour, dont les rideaux ont été hâtivement baissés.
Fort heureusement, aucun blessé n’est à déplorer suite à ce déchaînement de violence. Mais le traumatisme est grand pour ceux qui ont assisté à la scène. “J’ai vraiment cru que ma dernière heure était arrivée”, confie une riveraine encore sous le choc.
Un adolescent de 15 ans armé d’une machette interpellé
Rapidement alertée, la police est intervenue en nombre sur les lieux. Un important dispositif a été déployé pour sécuriser le périmètre et traquer les fuyards. Deux personnes ont pu être interpellées, dont un adolescent âgé de seulement 15 ans qui détenait une machette.
L’arme de poing utilisée pour les tirs a également été retrouvée et saisie, après qu’un témoin ait vu l’un des hommes s’en débarrasser sous une voiture. Les enquêteurs vont maintenant devoir déterminer si elle a déjà servi par le passé.
La guerre des points de deal s’intensifie
Si le parquet n’a pas souhaité commenter ces événements, une source proche de l’enquête confie qu’“il ne fait guère de doute que cet épisode s’inscrit dans la guerre de territoire que se livrent différentes bandes pour le contrôle des points de deal”. Un trafic particulièrement lucratif qui gangrène le quartier Saint-Bruno.
On assiste à une montée en puissance de la violence, avec un recours de plus en plus fréquent aux armes à feu. C’est extrêmement préoccupant, on craint qu’un drame finisse par arriver.
Une source policière
Pour les riverains, c’est un sentiment d’abandon et de ras-le-bol qui domine. Beaucoup disent vivre dans la peur constante de ces fusillades à répétition. Certains n’osent plus sortir de chez eux. Les commerçants sont eux aussi excédés par ce climat délétère qui nuit à leur activité. Nombreux sont ceux qui, suite à ce énième épisode de violence, ont décidé de baisser définitivement le rideau ce jeudi.
Grenoble, ville sous haute tension
Tristement, les événements survenus place Saint-Bruno ce jeudi ne sont pas isolés. Ces derniers mois, Grenoble est devenu le théâtre d’affrontements récurrents entre bandes rivales, sur fond de trafic de stupéfiants. Une situation qui dégénère, malgré les efforts déployés par les forces de l’ordre.
- En août dernier, deux jeunes de 20 et 22 ans, défavorablement connus des services de police, ont été grièvement blessés par balle.
- Quelques semaines auparavant, des coups de feu avaient déjà été tirés en plein jour dans le quartier Saint-Bruno, en plein milieu d’un marché bondé. Un miracle qu’il n’y ait pas eu de victimes.
- En début d’année, deux personnes avaient été blessées par balle, dont une grièvement, toujours dans le même secteur.
Face à cette spirale de la violence, les habitants oscillent entre colère et résignation. Beaucoup ont le sentiment que les autorités ont perdu le contrôle de la situation. Certains n’hésitent plus à parler de “zones de non-droit” où les trafiquants font la loi au mépris de la sécurité des riverains.
On a l’impression de vivre dans un autre monde, comme si les règles de la République ne s’appliquaient plus ici. C’est devenu invivable, il faut que ça cesse !
Un habitant excédé
Malgré une présence policière renforcée suite aux événements de ce jeudi, la tension est loin d’être retombée dans le quartier. En début de soirée, des poubelles ont été incendiées, dressant des barricades de fortune, probablement pour prévenir une nouvelle incursion de bandes rivales. Preuve que le pire est peut-être encore à venir dans cette guerre des gangs qui se joue à ciel ouvert, au cœur de Grenoble.