Pam Bondi, ancienne procureure générale de Floride, a été nommée par le président élu Donald Trump au poste stratégique de ministre de la Justice. Cette nomination, annoncée quelques heures après le retrait surprise du controversé élu Matt Gaetz, confirme les liens étroits entre l’ancienne étoile montante républicaine et le milliardaire new-yorkais.
Une fidèle de longue date récompensée
Pam Bondi, 59 ans, a fait ses armes comme procureure acharnée en Floride avant de rejoindre le premier cercle de Donald Trump lors de ses démêlés judiciaires. Leur relation remonte à plus d’une décennie, lorsqu’en 2013, le futur président a contribué à hauteur de 25 000 dollars à la campagne de réélection de Bondi.
A l’époque, son État envisageait de se joindre à une action collective contre l’"Université Trump", accusée d’escroquerie. Bondi a finalement renoncé à engager des poursuites, une décision qui a fait polémique malgré ses dénégations sur un éventuel lien avec le don reçu.
Une procureure conservatrice et combative
Durant ses mandats en Floride, Pam Bondi s’est illustrée comme une procureure générale résolument conservatrice, ferraillant contre la réforme du système de santé Obamacare, le mariage homosexuel ou encore la légalisation du cannabis thérapeutique. Partisane de la peine capitale, elle a également combattu le trafic de drogue et d’êtres humains.
Une avocate dévouée dans la tourmente
En 2020, Pam Bondi a intégré l’équipe d’avocats de Donald Trump lors de son procès en destitution au Sénat. Elle l’a défendu avec acharnement face aux accusations d’avoir fait pression sur l’Ukraine pour nuire à son rival Joe Biden, avant de contester sans succès les résultats de la présidentielle.
J’ai l’honneur d’annoncer que l’ex-procureure générale de Floride, Pam Bondi, sera notre prochaine ministre de la Justice.
Donald Trump, sur Truth Social
Une nomination controversée à la Justice
Le choix de Pam Bondi pour diriger le ministère de la Justice suscite des interrogations. Donald Trump veut-il récompenser une alliée fidèle ou s’assurer un contrôle sur une institution qu’il accuse d’être "instrumentalisée" contre lui et les républicains ? Avec déjà trois avocats personnels du président placés à des postes clés, les craintes d’ingérence politique sont vives.
Pam Bondi aura la lourde tâche de restaurer la confiance dans une Justice perçue comme politisée, tout en étant exposée aux pressions d’un président qui n’a jamais caché son désir d’en faire un outil au service de son agenda. Sa longue relation avec Donald Trump, marquée par une proximité trouble, risque d’être autant un atout qu’un boulet dans cette entreprise délicate.
Aux yeux du président, pas de doute en revanche : « Je connais Pam depuis des années, elle est intelligente et dure », a-t-il assuré. Avec Pam Bondi aux manettes, Donald Trump pense avoir les coudées franches pour imprimer sa marque sur un ministère régalien. Reste à voir si sa ministre, rompue aux combats politiques et judiciaires, saura résister à son emprise pour garantir une Justice indépendante.
