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Paiporta, ville meurtrie par les inondations dévastatrices

Paiporta, petite ville espagnole, a vécu l'enfer. Mardi soir, une marée brunâtre a envahi ses rues, semant la mort et le chaos. 62 victimes sont à déplorer, dont des personnes âgées et un bébé. Les survivants, traumatisés, racontent cette nuit d'horreur où les alertes sont arrivées trop tard. La boue recouvre encore...

La petite ville de Paiporta, en Espagne, pensait avoir échappé au pire. Après une journée de mardi maussade mais sans pluie, ses 25 000 habitants ont été surpris dans la soirée par une vague brunâtre déferlant dans les rues. En quelques minutes, l’eau boueuse a tout emporté sur son passage, faisant au moins 62 morts dans cette commune, épicentre des inondations dévastatrices qui ont frappé le sud-est du pays.

Une tragédie qui laisse Paiporta meurtrie

Parmi les victimes figurent des personnes âgées prises au piège dans une maison de retraite, une mère et son bébé de trois mois, ainsi que deux membres des forces de l’ordre. Pour ceux qui ont survécu, le traumatisme est immense. “Nous sommes brisés”, confie Pepi Guerrero, une habitante, la voix cassée par le chagrin et l’émotion.

Des rues transformées en champ de ruines

Deux jours après le drame, Paiporta offre un spectacle de désolation. Dans les rues, les carcasses de voitures s’entassent, renversées par la force des flots. Des rails pendent d’un pont éventré. Partout, la boue a laissé son empreinte, rendant la ville méconnaissable. Les habitants, encore sous le choc, tentent de déblayer comme ils peuvent.

Des témoignages glaçants

Les rescapés livrent des récits terrifiants de cette nuit cauchemardesque. Julián Loras, un retraité de 60 ans, raconte avoir eu la vie sauve grâce à l’appel de son fils, qui l’a prévenu alors qu’il promenait son chien. “Tout s’est passé en une demi-heure à peine. Les sous-sols se sont remplis d’eau, les gens sont allés chercher leurs voitures et ont été pris par surprise”, se souvient-il, tremblant.

Soudain, l’eau a fait éclater la porte et en une seconde, nous en avions jusqu’à la taille.

Manuel Císcar, 76 ans, qui a tenté en vain de protéger sa maison

La colère gronde face aux alertes tardives

Mais au-delà de la douleur, c’est aussi la colère qui monte parmi les sinistrés. Beaucoup estiment que les alertes ont été envoyées bien trop tard, les autorités ayant sous-estimé la menace. “Personne ne nous a prévenus de quoi que ce soit”, déplore Joaquín Rigón, parti à la recherche de proches dont il est sans nouvelles depuis la catastrophe.

Une enquête devra déterminer si des défaillances ont eu lieu dans la chaîne d’alerte et de secours. Mais pour l’heure, c’est le temps du deuil et de la solidarité qui prime à Paiporta, ville martyre d’une tragédie qui marquera longtemps les esprits en Espagne. Face à l’ampleur des dégâts et du bilan, le pays retient son souffle.

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