Une véritable tragédie s’est abattue sur l’Ouganda. Des pluies diluviennes ont déclenché des glissements de terrain meurtriers, faisant plus de 30 disparus selon un bilan encore provisoire. Les autorités craignent que ce chiffre ne s’alourdisse à mesure que les secours progressent dans les zones sinistrées.
Le village de Masugu dévasté
C’est le village de Masugu, dans l’est de l’Ouganda, qui a été le plus durement touché. Les coulées de boue ont tout emporté sur leur passage, détruisant de nombreuses habitations. D’après les témoignages des rescapés, la catastrophe est survenue en pleine nuit, prenant les habitants par surprise dans leur sommeil.
Nous avons perdu environ 30 personnes. Les rapports sur le terrain indiquent que de nombreuses personnes sont toujours portées disparues et que des maisons ont été détruites.
– Faheera Mpalanyi, responsable du district de Bulambuli
Les équipes de secours s’activent depuis pour retrouver d’éventuels survivants sous les décombres. Malheureusement, elles ont déjà récupéré six corps sans vie, dont celui d’un bébé, une découverte particulièrement bouleversante.
Alerte catastrophe décrétée
Face à l’ampleur du drame, le bureau du premier ministre ougandais a immédiatement émis une « alerte catastrophe ». Car les glissements de terrain de Masugu ne sont pas un cas isolé. La région a été frappée par des pluies d’une intensité exceptionnelle, provoquant des situations critiques en de multiples endroits.
- Deux autres glissements de terrain ont détruit six fermes et une église
- Un pont a été emporté par les flots
- La rivière Tangi, affluent du Nil Blanc, est sortie de son lit
Des localités entières se retrouvent ainsi coupées du monde, compliquant encore la tâche des secours. Un ingénieur qui tentait de porter assistance à un bus pris au piège dans la rivière en crue a même tragiquement perdu la vie.
L’Ouganda face aux aléas climatiques
Cette catastrophe met en lumière la vulnérabilité de l’Ouganda face aux phénomènes météorologiques extrêmes. Le pays est entré dans sa saison des pluies début novembre, mais les précipitations enregistrées ces derniers jours ont atteint une violence inédite.
Les experts pointent du doigt le réchauffement climatique, qui tendrait à exacerber ce type d’événements. Lors de la précédente saison des pluies, entre mars et mai, au moins deux personnes avaient déjà perdu la vie en Ouganda. Une situation qui n’est pas sans rappeler le terrible glissement de terrain de 2010 dans la région du Mont Elgon, qui avait fait plus de 350 morts.
Alors que le bilan ne cesse de s’alourdir et que la menace de nouveaux glissements de terrain plane toujours, c’est tout un pays qui retient son souffle. Les regards sont désormais tournés vers les autorités, dont la gestion de crise sera scrutée de près. Car au-delà de l’urgence immédiate, c’est la question de la prévention de telles tragédies et de l’adaptation aux dérèglements climatiques qui se pose avec une acuité nouvelle.